Le ministère de l'Education nationale a menacé de procéder à des ponctions sur salaire, regrettent les syndicalistes qui se sont prononcés à la première journée de débrayage. Pour sa part, le département de Benbouzid a rendu public le taux de suivi du mouvement de protestation des enseignants. Ce sont les écoles primaires, les collèges et les lycées qui ont donné le coup d'envoi hier de ce nouveau mouvement de protestation, un mouvement largement suivi, constatent les syndicalistes autonomes qui ont annoncé un taux de participation qui frôle les 90% voire même 100% dans certaines villes du pays. Refusant de se lancer dans la polémique des chiffres, ils annoncent que “le plus important est d'unifier leur mouvement afin de décrocher leurs revendications car le gouvernement va miser sur l'essoufflement de la contestation et ce, en usant de tous les moyens pour décourager les enseignants”, a déclaré M. Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, (Snapest). D'ailleurs à ce propos, on apprend de la part des syndicalistes que le ministère de l'Education nationale, comme à son accoutumée, a menacé de procéder à des ponctions sur salaire des enseignants grévistes. Le département de Benbouzid s'est lancé, également, dans la guerre des chiffres minimisant ainsi l'ampleur du mouvement de contestation. Le communiqué du ministère de tutelle annonce d'emblée que la grève observée hier par les enseignants à travers le pays a été mitigée. Il précise qu'au niveau du primaire, le taux de participation a été de 11%, au cycle moyen, il a été suivi à 19,9%, alors que dans le secondaire, la grève a atteint les 33,17%. Sur 159 032 enseignants du primaire, on a dénombré 138 945 enseignants qui ont travaillé et seulement 17 517 ayant suivi l'appel à la grève, a relevé le communiqué de l'éducation nationale. Au niveau du moyen, sur 135 880 enseignants, 107 22 étaient présents dans les établissements scolaires tandis que 27 051 ont suivi l'arrêt de travail. Par ailleurs, 50 327 professeurs du cycle secondaire ont assuré leurs cours sur un total de 73 864 pendant que 24 497 étaient en grève, précise encore une fois le communiqué. Mais au-delà de la traditionnelle guerre des chiffres observée dans ce genre de grèves, le malaise est bien réel chez les enseignants. La flambée des prix et la réduction croissante de leur pouvoir d'achat les poussent une nouvelle fois à réclamer une amélioration de leur salaire ainsi que leurs conditions de travail. Une inquiétude que le ministre de l'Education nationale n'a pas réussi à calmer malgré sa disponibilité au dialogue et sa promesse de satisfaire leurs revendications notamment celle liée au régime indemnitaire. Le bras de fer est engagé. Encore une fois, la balle est dans le camp du gouvernement.