Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a expliqué que cette initiative est destinée à accompagner les mutations intervenues ces dernières années dans le secteur. Une réflexion est menée actuellement pour restructurer la production d'électricité en créant une ou deux autres sociétés. C'est ce qu'a annoncé hier M. Nadjib Otmane, président du comité de direction de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, (Creg), lors de la cérémonie du lancement de la première formation sur la réforme du secteur d'électricité organisée par l'Institut algérien du pétrole (IAP) en partenariat avec l'institut italien spécialisé Florence School of régulation à l'Institut de formation en électricité et en gaz de Ben Aknoun, appartenant au groupe Sonelgaz. M. Nadjib Otmane précise tout de même que rien n'a été décidé. “Ce n'est qu'une réflexion”, nous a-t-il indiqué. Présent au lancement de cette session, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a expliqué que cette formation, destinée à accompagner les mutations intervenues ces dernières années dans le secteur de l'énergie, vise à “développer les performances des cadres du secteur en vue de répondre aux besoins du marché national et ensuite l'exportation de l'énergie électrique”. Le ministre a indiqué que depuis la promulgation de la loi sur l'électricité en 2002, le secteur s'est transformé avec la création de la Creg, la réorganisation de Sonelgaz, mais surtout l'intervention des producteurs privés. “Si la mise en place d'un cadre juridique est indispensable, l'autre facteur-clé de réussite est incontestablement la formation des ressources humaines, impliquées dans la mise en œuvre des réformes”, souligne M. Chakib Khelil, recommandant la nécessité d'intégrer dans les contrats de partenariat signés avec les organismes de formation étrangers, la formation des formateurs. Le ministre précise que son secteur attache beaucoup d'importance à la formation des ressources humaines. “Les entreprises du secteur consacrent environ 8% de leur chiffre d'affaires à la formation”, affirme-t-il. Dans son intervention, le président du comité de direction de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, (Creg), a relevé que l'échéancier de mise en œuvre de la réforme (5 ans selon la loi) a été dépassé. L'orateur a évoqué quatre raisons qui ont fait que l'échéancier fixé au départ n'a pas été respecté. Il cite entre autres la sous-estimation de la charge de travail induite par ces transformations, la résistance naturelle au changement, le ralentissement de la mise en œuvre des réformes avec la levée de la contrainte financière. La production d'électricité s'articule, aujourd'hui, autour de quatre acteurs : un opérateur filial 100% Sonelgaz (SPE), trois filiales à majorité Sonelgaz et un opérateur à majorité privée. Sonelgaz reste ainsi dominant. Sur ce plan, l'objectif visé par la loi d'introduire davantage de concurrence n'a pas aussi été atteint. Le transport de l'électricité est assuré par deux opérateurs chargés respectivement de la gestion du réseau (GRTE) et de la conduite du système (OS), filiales à 100% de Sonelgaz. M. Nadjib Otmane estime que depuis la promulgation de la loi en 2002, le contexte a changé. Avec la crise mondiale, le principe de la non-intervention de l'Etat a été battu en brèche. Bien avant la crise, certains pays sont revenus sur l'ouverture du secteur d'électricité. Entre-temps, la situation financière de notre pays s'est améliorée, avec une plus grande possibilité de financement des infrastructures. Le président du comité de direction de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz indique que le marché de l'électricité est toujours en forte croissance, suggérant la revalorisation des tarifs des clients potentiellement éligibles pour favoriser l'investissement tiers. Mme Shahrazade Boutira a indiqué que cette formation, qui est la première consacrée exclusivement à la régulation électrique, porte sur “la présentation des bases rationnelles et des expériences pour la conduite de l'investissement et la régulation des systèmes électriques ainsi que le développement d'une bonne connaissance des diverses solutions technico-économiques”. Les autres sessions programmées pour cette formation, qui prendra fin en avril 2010, porteront sur : “conduite, gestion prévisionnelle et investissement de la production électrique”, “gestion du transport d'électricité”, “planification et tarification pour le transport d'électricité” et “conduite et planification du réseau de distribution d'électricité”. M. R. planification du réseau de distribution d'électricité”.