La commission des finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale (APN) a rejeté la nouvelle tarification du mazout et de la vignette automobile, proposée par le ministère de l'Energie et Mines. Ce rejet est intervenu, samedi, lors du passage du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, devant la commission. En effet, le ministre a rappelé, lors de son exposé sur le budget de son secteur, le déficit dont souffre désormais l'Algérie en matière de production du mazout qui s'est élevée, cette année, à 400.000 tonnes. Cette situation explique, selon lui, le recours à l'augmentation de la taxe sur ce carburant. Le ministre de l'Energie et des Mines soutient depuis plusieurs mois une augmentation des prix du gasoil. L'Objectif étant de pousser les automobilistes à adopter d'autres carburants à base de gaz naturel et faire face aux coûts d'importation d'une partie du gasoil. Selon des données du ministère de l'Industrie et des Mines, la consommation de gasoil a connu, ces dernières années, une forte augmentation à +9% par an, en moyenne, durant la période 2000-2006, passant de 3,6 millions de tonnes en 2000 à 6,1 millions de tonnes en 2006. La consommation atteint actuellement des niveaux dépassant les capacités de la production nationale. Ceci posera un grand problème pour l'offre, compte tenu des volumes à mobiliser et de la structure de la demande qui sera difficile à satisfaire, estime-t-on au ministère. Les arguments avancés par le ministère pour justifier cette augmentation du prix du mazout et de la vignette automobile pour les voitures qui fonctionnent avec ce carburant, ne semblent donc pas convaincre les membres de la commission des finances et du budget à l'Assemblée qui considèrent que cette mesure pénalisera des millions de citoyens propriétaires d'automobiles à moteur diesel. Par ailleurs, les interventions des membres de la commission, en plus du rejet de la nouvelle tarification proposée pour le mazout et la vignette automobile, se sont axées sur le problème des coupures d'électricité. Pourtant, M. Khelil a rappelé, lors de son exposé, l'effort consenti pour renforcer les capacités du pays en matière d'énergie électrique, citant à ce titre la mise en service de trois nouvelles centrales, à Arzew, Skikda et Berouaghia, sans omettre nombre de centrales devant être réalisées prochainement. S'agissant du programme d'électrification rurale, M. Khelil a observé que 338.000 foyers seront raccordés au réseau électrique, selon les estimations, précisant que le programme prévoit des opérations d'électrification par l'énergie solaire pour les villages éloignés du réseau, notamment les régions du Sud. Il a, par ailleurs, mis en exergue le programme ambitieux arrêté par son secteur, visant à développer la production des énergies renouvelables et à réaliser des stations de dessalement au niveau des villes côtières. Le ministre a également évoqué le programme de distribution publique du gaz, dont la réalisation a atteint un taux de 25%, et ce, dans les Hauts-Plateaux, les régions montagneuses, le Sud et le Nord, précisant que 140 000 foyers ont été raccordés au réseau gazier. A propos du secteur des mines, M. Khelil a souligné que ce dernier a enregistré un progrès sensible grâce à la contribution de plusieurs opérateurs publics et privés, ajoutant que les efforts se poursuivent pour valoriser les activités minières, à travers la présentation d'offres destinées à développer la production du diamant, du marbre et de l'argile blanche. Le ministre a, toutefois, déploré les difficultés rencontrées par l'entreprise Enor en matière d'exportation de l'or algérien sur le marché international en raison des prix exorbitants.