La confrontation footballistique entre l'Algérie et l'Egypte, en dépassant le cadre sportif, a néanmoins permis à beaucoup de replonger dans les méandres de l'histoire. “Grâce” aux déclarations tapageuses des médias cairotes sur ce que notre pays leur “doit”, le passé a ressurgi sur plusieurs registres. L'histoire, avec un grand H, est pourtant bien là pour montrer que s'il faut parler de contributions, c'est plus de l'ouest vers l'est. L'Algérie, et le Maghreb en général, ont, depuis des millénaires, marqué de leur empreinte le pays des Pharaons. Il suffit de marcher dans Le Caire, surtout la partie ancienne, pour s'en convaincre. Pour ceux qui ne le savent pas, la capitale égyptienne a été bâtie grâce à des… Algériens. Une réalité historique que beaucoup parmi les Egyptiens rencontrés au Caire ne connaissent pas et surtout n'arrivent pas à croire. Presque tous se contentent d'affirmer qu'elle a été créée au temps des Fatimides sans pouvoir (ou vouloir) en dire plus. Les faits sont là. C'est en 969 que la terre des Pharaons a été conquise par les armées fatimides venant d'Algérie, et ces dernières étaient constituées essentiellement de guerriers venant d'une région appelée Ikjan, du côté de Jijel, appartenant à la tribu berbère de Koutama. Plusieurs historiens affirment qu'en plus d'avoir conquis le pays, la construction du Caire, qui aurait duré quatre ans, a été également l'œuvre des Amazighs. On est arrivé même à parler du fameux maçon de Jijel, bâtisseur de la grande Qahira. Les vestiges de la dynastie fatimide existent toujours. Ce sont des endroits très prisés par les touristes. La rue d'El-Moez Eddine Allah El Fatimi est considérée comme le plus grand musée ouvert des monuments islamiques au monde. On y trouve, entre autres, de nombreux mosquées et palais. Il y a également la magistrale “porte”, immense bâtisse datant de la même époque et dont le nom, Bab Zouila, représente celui d'une tribu berbère. En outre, il y a également la très connue mosquée d'El-Azhar, du côté du quartier touristique de Khan Khalili, qui englobe en son sein la deuxième plus ancienne université encore active au monde. Fondée en 970 par les enfants de Koutama, son imam (actuellement Mohammed Tantaoui) représente la plus grande autorité islamique en Egypte. On peut aussi revenir encore plus en arrière dans le temps pour retrouver d'autres indices de la présence de nos aïeux. Le plus connu est le fondateur de la 22e dynastie pharaonique, le Berbère Chechonq Premier. “Le Obama des temps anciens, c'est lui”, nous dit un membre de l'ambassade d'Algérie au Caire, en précisant qu'“il a en quelque sorte beaucoup de points communs avec le président américain. Il n'a pas conquis le pouvoir avec une armée comme beaucoup le pensent. Tout simplement son grand père est venu vivre en Egypte et s'est retrouvé, au fil des années, au poste de grand prêtre. Il a ainsi placé son petit-fils, et ce dernier a pu devenir pharaon, après avoir été général en chef des armées et conseiller du roi dont il a épousé la fille”. Une visite au musée égyptien du Caire permet de retrouver les traces de cette dynastie (-945) – (-660). Le plus connu est le masque funéraire de Chechonq II. Une autre “histoire” égypto-algérienne a été construite par Juba II. Ce roi de la Numidie avait épousé la fille de la reine Cléopâtre, Séléné. Mais là, “l'empreinte” la plus visible n'est pas au pays des pharaons, mais tout simplement à 70 kilomètres d'Alger, à Tipasa. Le tombeau de la Chrétienne n'est que celui de la femme du aghelid amazigh.