Bien que les pratiques de gouvernance soient anciennes, la notion de gouvernance d'entreprise ou corporate governance est devenue une préoccupation centrale du monde des affaires en réaction à une série de scandales qui ont ébranlé de grandes firmes et affecté la crédibilité des marchés financiers. De l'affaire d'Enron au scandale Madoff, l'actualité est riche en évènements renvoyant à la question de gouvernance d'entreprise. Celle-ci est devenue un critère d'évaluation des analystes, voire des investisseurs. La question est donc de savoir pourquoi la corporate governance est une dimension importante, voire fondamentale pour l'entreprise et ses actionnaires ? Mais avant de répondre à cette question, revenons sur la définition de la notion de gouvernance d'entreprise, et on retiendra celle proposée par l'approche de l'OCDE et reprise par Pascal Quiry dans son ouvrage Finance d'entreprise (Dunod - 10e édition page 972). “La gouvernance d'entreprise est l'ensemble des mécanismes et procédures qui encadrent les décisions de création et de répartition de la valeur. Ces mécanismes déterminent les orientations stratégiques de l'entreprise et veillent à leur mise en œuvre”. Dans cette optique, les organes de gestion d'une entreprise, et particulièrement le conseil d'administration, prend une place prépondérante. Deux facteurs essentiels qui militent pour la mise en place d'une gouvernance d'entreprise : le premier étant le facteur risque : la mondialisation, l'ouverture économique, les changements de l'environnement multiplient les risques. Dans cette optique, l'apport d'un conseil d'administration choisi pour ces compétences permet de mieux cerner ces risques et réduire ainsi le coût des erreurs des décisions du management. Le second est le facteur crédibilité des informations diffusées par l'entreprise, car c'est sur la base de ces informations que les analyses et investisseurs se font une idée des performances de l'entreprise. Et il est clair que la validation de ces informations par un conseil d'administration les valorise et les crédibilise. Il est aujourd'hui acquis qu'une bonne gouvernance permet : - d'instaurer la confiance partenariale (clients, fournisseurs, Etat…) ; - de développer et consolider la compétitivité de l'entreprise ; - de faciliter l'accès au financement ; - d'attirer des ressources humaines compétentes. Mais y a-t-il un système parfait de la bonne gouvernance sans aucun doute ? Non, car comme le précise Pascale Quiry dans l'ouvrage cité plus haut, “la gouvernance d'entreprise est un système qui est nécessairement différent selon l'entreprise, son actionnariat, sa nationalité. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise gouvernance d'entreprise. Il n'y a que des gouvernances d'entreprise qui permettent ou non, en pratique, de donner confiance aux investisseurs sur la façon dont les décisions sont prises dans l'entreprise, dans le respect, ou non de cinq principes : l'efficacité, la responsabilité, la transparence, l'équité et l'éthique.”