Après les villes de Béjaïa et Tizi Ouzou, c'était le tour de la capitale, Alger la Blanche, d'accueillir, jeudi passé, à la salle de spectacles, El Mouggar, le groupe Ma Valise dans un concert organisé par le Centre culturel français d'Alger. Bien que l'esprit était avec le match décisif de qualification, le public était là, présent pour découvrir ce jeune groupe au talent avéré. Composé de chanteurs polyglottes (ils chantent en roumain, espagnol, anglais, créole…), le groupe Ma Valise verse dans le rock alternatif qui a beaucoup bercé leur adolescence. C'est un métissage musical très coloré, gorgé de belles sonorités, qui mélange les langues sans retenue aucune, sans complexe, bien au contraire ! À les voir évoluer sur la scène de la salle El Mouggar de l'Onci, les artistes nous offrent non pas un pot pourri de chansons et de musique du monde, mais plutôt un grand plateau duquel chacun peut savourer une spécialité pour découvrir une contrée… D'ailleurs, le nom du groupe est plus que révélateur : Ma Valise, en référence à ce mélange, à ce mixage ! “C'est un groupe de rock français qui aurait rencontré, aux détours de nombreux voyages, les musiques du monde !” est-il écrit dans leur présentation. D'emblée et dès les premières notes, on est tout de suite transporté par des airs et sonorités pouvant servir de fond musical à une adaptation moderne des Milles et une nuits ! Le temps de rêvasser, et le rythme change ; plus de mouvements, plus de peps. Des sonorités chaudes, mélange de reggae, de la folk, avec des influences assez prononcées de métal (ce qui n'est pas fait pour déplaire, bien au contraire !). En fait, chaque chanson raconte une histoire. Chaque chanson est humaine. Très engagé dans les textes, le groupe Ma Valise n'est pas pour autant un agitateur perturbateur. Il l'est certainement dans sa vision du monde, dans sa conception de la musique… Leur interprétation est très vivante ; ils sont quatre sur scène, dont trois se relayent au micro. Le guitariste et le batteur, eux, sont polyvalents. Quand l'un est à la guitare, l'autre est à la batterie, et vice-versa. Plus le temps passait, plus le rythme s'endiablait et plus les spectateurs bougeaient, dansaient, sautaient. Une communion quasi spirituelle s'est installée entre le public et le groupe. D'ailleurs, les chanteurs lançaient, tout le long du concert, des mots en algérien, voire même en tamazight, souvenir de leur passage à Béjaïa et Tizi Ouzou. Ils ont même souhaité bonne chance à l'équipe nationale pour le match contre l'Egypte. Même l'un d'eux portait autour du poignet l'emblème national ! Composée de Ronan Niel et Michel Pinault à la guitare-batterie, Raphaël Rialland à l'accordéon et Gweltaz Niel à la contrebasse, la formation a fêté, il n'y a pas longtemps, ses dix ans d'existence.