On ne peut pas imaginer une perspective de développement national, ni une politique d'aménagement du territoire sans la maîtrise de l'état civil. Tous les experts vous le diront : les faits d'état civil et les statistiques de l'état civil sont des outils d'aide à la décision indispensables pour toute politique publique de développement, notamment au niveau local. Les représentants de l'Office national des statistiques, du ministère de la Santé et de celui de l'Intérieur et des Collectivités locales ont bien souligné la nécessité “de renforcer les systèmes d'enregistrement des faits d'état civil et des statistiques de l'état civil en appui au développement national et à la réalisation des objectifs du millénaire”. Un thème retenu cette année dans le cadre de la journée africaine de la statistique célébrée le 18 novembre de chaque année. C'est dans ce cadre que l'ONS a organisé, hier à Alger, une rencontre avec la presse au cours de laquelle des exposés sur ce thème ont été présentés. La journée africaine de la statistique a été instituée lors de la 25e session de la Commission économique de l'Afrique (CEA), tenue en mai 1990 aux fins de développer la culture statistique dans le continent africain et “sensibiliser le public au rôle des statistiques dans la vie économique et sociale”. En effet, la réduction de la mortalité infantile et l'amélioration de la santé maternelle constituent deux de ces objectifs, que les statistiques de l'état civil permettent de mesurer et d'apprécier l'évolution. Les statistiques de l'état civil permettent, également, de pouvoir disposer des données précises et actualisées sur la situation démographique, permettant de dégager les tendances nécessaires pour la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques et programmes nationaux de développement. L'Algérie, affirme-t-on, est en avance, du moins dans ce domaine par rapport à nos voisins. Les statistiques des faits d'état civil, dans notre pays, constituent un pilier des statistiques démographiques. Le représentant de l'ONS parle dans ce cadre de deux méthodologies : le bulletin numérique mensuel et un sondage. Si le bulletin concerne toutes les communes d'Algérie, le sondage, lui, s'intéresse à un échantillon “représentatif” de communes. L'enquête, par sondage, permet de mener des analyses plus détaillées et plus complètes à travers un questionnaire plus riche, dont l'exploitation sert à mieux apprécier les évolutions démographiques à travers les indicateurs infranationaux, les niveaux de fécondité, la fécondité différentielle, la mortalité différentielle… C'est dire l'importance du fichier de l'état civil.