Le match qualificatif au Mondial 2010 entre l'Algérie et l'Egypte a attiré la sympathie de tout le peuple algérien. En effet, tous les Algériens se sont solidarisés et mobilisés pour un seul but : encourager le onze national pour sa qualification à cette grande joute footballistique, réunissant les 30 meilleures équipes du monde. Parmi ces marques de sympathie et ces élans de cœur, les artistes ne sont pas restés inactifs. Au contraire, beaucoup d'entre eux ont enregistré des chansons en l'honneur des Fennecs d'Algérie. Une manière pour eux, mis à part le côté commercial, de les encourager, de les supporter. Cheb Mourad fait partie de cette catégorie d'artistes à vanter les mérites des joueurs de l'équipe nationale. À cet effet, son dernier album contient deux chansons, Harami et Allez les Verts, qui s'inscrivent dans ce contexte de grande liesse footballistique. Mais celle qui a attiré le plus l'attention est la première. Sur une musique venue des fins fonds du Nil, le chanteur y a adapté des paroles algériennes avec un accent oriental, faisant vraiment égyptien. Le titre Harami est une reprise d'une chanson populaire égyptienne. Selon nos sources, c'est un certain Chaâban Abderrahim, dit Chaâboula, qui en est l'interprète. Et le titre original est : Ana Akrah Israël (Je déteste Israël). Cependant, ce qui attire l'attention, c'est que cette chanson a dépassé les frontières algériennes, causant remous et “révolte” en Egypte. Le succès de cette reprise revient au fait qu'elle soit très rythmée, mais surtout aux paroles. Certes, le chanteur n'a pas fait dans la dentelle. Toutefois, les paroles sont simples et riment bien. Et en l'écoutant, on comprend mieux ce que le chanteur voulait faire passer comme message. Le premier est destiné à l'équipe nationale, mettant en garde les joueurs de ne pas se laisser abattre. Le second message est, lui, destiné aux Egyptiens : l'Algérie, grâce à son équipe de football, va gagner, et qu'ils (les Egyptiens) ont beau dire ou faire, c'est l'Algérie qui sera qualifiée. Car, estime-t-on, cheb Mourad par sa reprise a ébranlé la dignité de “Oum Eddounia”. Les intellectuels et artistes en Egypte n'arrivent pas encore à concevoir qu'un chanteur raï ait eu l'audace d'emprunter une chanson qu'ils considèrent comme patrimoine et lui adapter des paroles dévalorisant la symbolique que Ana Akrah Israël véhicule. À cet, effet, ils ont appelé non à boycotter notre pays, mais à lui couper la culture. Selon eux, c'est l'Egypte qui nous pourvoit, qui nous nourrit en culture, oubliant que l'Algérie est riche par sa diversité culturelle, par son patrimoine et son ouverture sur le monde. À croire que la culture est devenue une denrée alimentaire ou vitale qu'on peut du jour au lendemain suspendre ! À signaler aussi qu'une chanson intitulée Yel masri ya ras elhmar circule depuis quelques jours uniquement sur le Net. Son interprète, qui a voulu garder l'anonymat, “tombe” sur les Egyptiens, remettant en question tout ce que “Oum Eddounia” prétend être.