Les Fennecs font tellement peur aux Pharaons que ces derniers ont eu recours à de basses manoeuvres pour gagner un match qu'ils savent hors de leur portée. Aujourd'hui c'est donc l'heure de vérité pour les Verts et l'Algérie doit confirmer au Cairo Stadium son nouveau statut, plutôt son retour au-devant de la scène footballistique africaine et mondiale. Pouvait-il en être autrement pour un «Onze» national qui, au long de ces joutes qualificatives au Championnat africain des nations en Angola et au Mondial en Afrique du Sud, a redonné couleur et actualité au jeu à «l'algérienne». L'affaire est loin d'être une sinécure, et ces Verts doivent s'attendre aujourd'hui à la pression conjuguée d'un public égyptien fanatisé, de joueurs pharaoniques qui ont soif de revanche, et aussi de conditions qui peuvent être extra-sportives, auxquelles Ziani et ses camarades doivent faire face. De fait, dès leur arrivée, jeudi, à l'aéroport international du Caire, les capés algériens ont eu un avant-goût de ce qui les attendait après l'inqualifiable agression dont ont été victimes nos internationaux. Mais il est évident que le match de ce soir demeurera un match de football, certes plus important que d'autres, en raison des motivations et en dépit des soubassements qui ont surgi et qui le sous-tendent. Une certitude toutefois, Mansouri, Saïfi, Bougherra et autres Ghezzal fouleront la pelouse du stade Nasser, convaincus que la victoire ne saurait leur échapper. Et ce n'est pas l'agression de jeudi qui va les détourner de ce qu'ils auront à faire ce soir sur le terrain. De fait, plusieurs paramètres militent pour la qualification des Fennecs: ils disposent de trois points d'avance sur les Pharaons, ont une meilleure différence de buts en sus d'avoir les meilleures attaques et défenses du groupe 3 des qualifications jumelées CAN et Mondial 2010. Et, avantage suprême, ils font peur aux Pharaons jusqu'à les faire recourir aux basses manoeuvres pour gagner un match qu'ils savent hors de leur portée. En outre, forts d'un moral d'acier et d'une condition physique parfaite, les Fennecs ont suffisamment d'atouts pour dépasser sans accroc l'obstacle égyptien comme de gérer la pression. Pour tout dire, il n'y a pas lieu d'avoir peur pour une cuvée qui a montré son savoir-faire et surtout ses capacités de dépassement, comme elle l'a démontré face au Rwanda où les joueurs ont été maîtres de leur jeu et de leurs nerfs. Surtout leurs nerfs, alors que le joueur algérien est connu pour sa facilité à céder à la nervosité. Toutefois, Ziani et consorts ont surpris plus d'un en ne répondant pas aux provocations des joueurs rwandais, faisant montre d'un calme olympien qui leur permit de revenir à la marque et remporter logiquement la victoire. Selon les informations venues d'Egypte, «Captain» Shehata, le coach égyptien, semble avoir axé ses directives sur cet aspect qu'il estime être le point faible des Algériens, leurs nerfs. Aussi consigne a été donnée d'énerver les Algériens en les provoquant. Prévenus comme ils le sont, il y a fort peu de chance que Matmour et ses amis entrent dans le jeu des Pharaons et le résultat se fera sur le terrain, balle au pied et selon les règles propres au jeu à onze. Dans ce contexte, les Egyptiens, qui restent sur une certaine victoire 5-2 contre les Verts en 1989, risquent d'être fort marris, qui restent sur des données, datant de vingt ans, tout à fait obsolètes. En effet, les Verts d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'il y a vingt ans, et les conditions ne sont plus les mêmes qui font que les Fennecs fouleront le Cairo Stadium en conquérants et feront pleurer les 80.000 supporters venus voir le triomphe des Pharaons. Hélas pour eux, le billet pour l'Afrique du Sud est déjà retenu par les Verts qui ne sont au Caire que pour le faire valider. Ce qui est largement dans les capacités de Lemouchia, Meghni, Yebda, Bezzaz, Gaouaoui...et leurs camarades. Outre la confiance qu'ils ont dans leurs aptitudes, les Verts ont tous envie de transformer l'essai du Caire pour être présents à Johannesburg, parmi les 32 meilleures équipes de football du monde en 2010. Cela vaut tous les sacrifices tant les joueurs de l'Equipe nationale sont conscients du fait que la qualification ne dépend que d'eux et uniquement d'eux, car même un nul ou une défaite par un but d'écart les qualifie. Ce sont les Fennecs qui détiennent les clés de l'Afrique du Sud et l'Egypte doit compter sur un improbable miracle pour espérer être présente aux joutes mondiales sud-africaines. Ceci dit, les Verts ne doivent ni surestimer ni sous-estimer les Pharaons mais les mesurer à leur juste valeur. L'actuelle équipe égyptienne, vieillissante, lente et lourde, n'a réellement pas les moyens de nous battre ce soir par un 3-0, qui restera pour eux un rêve aussi éloigné que la Lune. Par ailleurs, les Verts n'ont pas, tout au long de ces durs mois de travail, donné le meilleur d'eux-mêmes pour s'arrêter à un pas de la victoire. Impossible, impossible. Ce soir à partir de 20h 30, c'est toute l'Algérie qui célébrera le retour triomphal des Fennecs qui auront gagné de haute lutte leur droit de prendre part au Mondial 2010 en Afrique du Sud, 24 ans après Mexico.