Le chef de la mission économique de l'ambassade de France à Alger a affirmé que les entreprises françaises comprennent les motivations des autorités algériennes concernant les dispositions de la loi de finances complémentaire. “Les entreprises françaises ne baissent pas les bras”, a souligné jeudi l'ambassadeur de France à Alger, M. Xavier Driencourt, annonçant la venue cette semaine d'une forte délégation du Medef. La délégation du Medef, forte d'une centaines de chefs d'entreprise présidée par Mme Laurence Parisot, présidente de cette organisation patronale, accompagnée de François Périgot, ancien patron des patrons français, apprécié en Algérie pour avoir renoué le contact avec notre pays en 1998 et d'Yves Thibault de Silguy, président du Comité Algérie au sein du Medef et du conseil d'administration du groupe Vinci, aura un programme très chargé. La délégation sera reçue par le Premier ministre, le ministre des Finances, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements et le gouverneur de la Banque d'Algérie. Elle aura aussi des discussions avec les responsables et les cadres des agences intervenant dans l'investissement en Algérie. Les hommes d'affaires français viennent, certes, pour s'enquérir de la situation pour mieux comprendre les nouvelles orientations économiques, mais certains sont porteurs de projets d'investissement en Algérie, inscrivant dans le cadre des nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire. Le chef de la délégation de la mission économique, M. Marc Bouteiller, cite dans ce cadre la Macif qui en train de créer deux sociétés d'assurances avec la SAA et des banques publiques algériennes. Des sociétés où la Macif n'aura que 40% du capital, mais c'est l'assureur français qui assure la gestion. “C'est le meilleur démenti à l'affirmation selon laquelle les entreprises françaises ne veulent pas entendre parler des 49/51”, a estimé l'ambassadeur de France à Alger. M. Marc Bouteiller a indiqué que le déplacement de la délégation du Medef a pour thème : “Nouvelles orientations économiques, nouvelles opportunités”. Une rencontre est prévue, lundi prochain, entre le Medef et le Forum des chefs d'entreprise, au cours de laquelle les hommes d'affaires des deux pays vont échanger sur leur expérience du marché, sur les partenariats qui ont réussi et ceux qui ont échoué… “Ce sont des choses concrètes, il s'agit de partir de cas d'entreprises algériennes travaillant avec les entreprises françaises ou d'entreprises françaises travaillant avec des entreprises algériennes et de voir pourquoi et comment certains dossiers ont réussi et d'autres n'ont pas réussi et d'essayer d'en tirer les leçons pour l'avenir”, explique M. Marc Bouteiller, indiquant que le projet de la Macif sera présenté au cours de cette demi-journée de travail entre le Medef et le FCE. Le chef de la mission économique de l'ambassade de France cite aussi, le projet Total-Sonatrach, d'environ 5 milliards de dollars. Ce projet au départ, à la demande de Sonatrach, était à 59% détenus par Total et 49% pour Sonatrach. Le “mémorandum of Understanding” (MOU) a signé sur cette base en décembre 2007. “Aujourd'hui, les autorités ont dit la joint-venture qui doit être créée doit s'inscrire en sens inverse, c'est-à-dire 49% pour Total et 51% pour Sonatrach. Les responsables de Total ont bien compris que c'est une règle générale pour les nouveaux projets industriels, et ils ont accepté cette nouvelle règle du jeu. Bien évidemment, il y a toute une série de conséquences en cascade. Il faut renégocier un certain nombre de choses. Mais à aucun moment, Total n'a contesté ces nouvelles règles”, souligne M. Marc Bouteiller. “Les relations franco-algériennes sont tout à fait bonnes, et ne demandent qu'à être intensifiées”, a souligné l'ambassadeur de France, annonçant également une visite d'élus de Marseille, qui seront eux, aussi, reçus par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. M. Xavier Driencourt a estimé que “la loi de finances peut-être sur certains aspects les gênent, mais les entreprises françaises viennent en Algérie pour développer leurs affaires et leur partenariat avec les Algériens”. L'ambassadeur de France avait pris son bâton de pèlerin, notamment à Marseille pour expliquer le fondement de la loi de finances complémentaire 2009. “Nous avons à chaque fois de la pédagogie. Partout, nous avons expliqué les mesures de la loi de finances complémentaire et passé un message fort aux entreprises françaises. Nous leur avons dit : comprenez bien que les Algériens ont pris ces mesures, par nécessité d'urgence et que ce n'est pas le moment de baisser les bras en Algérie, comme nous l'avions fait malheureusement dans les années 1990, il faut au contraire être présent aujourd'hui pour saisir les opportunités de demain”, a déclaré en substance l'ambassadeur. “Les entreprises françaises comprennent les motivations des autorités”, a affirmé M. Marc Bouteiller, soulignant que les entreprises françaises “sont prêtes à accompagner les autorités algériennes dans le développement d'une offre locale”, pour peu que notre pays précise ce qu'il attend des IDE. Le chef de la mission économique de l'ambassade de France souligne aussi que “les entreprises françaises sont plus que jamais motivées pour accompagner l'Algérie dans ses nouvelles orientations”. Par ailleurs, la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie, qui a été beaucoup critiquée ces derniers mois, va changer de statut, pour devenir à partir de lundi prochain, la Chambre algéro-française de commerce et d'industrie en Algérie. Elle sera donc paritaire avec un conseil d'administration composé d'un nombre égal d'Algériens et de Français.