Le tribunal criminel près la cour de Bordj Bou-Arréridj a prononcé, tard dans la soirée de jeudi dernier, la peine capitale contre un jeune homme, S. Amine, 24 ans, poursuivi pour “homicide volontaire avec préméditation et guet-apens” et “vol avec arme blanche”. Le tribunal a condamné aussi son principal complice, T. Ali, 26 ans, à 5 ans de prison ferme pour dissimulation de traces de crime, d'objets provenant de délit et une amende de 80 millions de centimes pour les deux condamnés. Selon l'acte de renvoi, cette affaire remonte au 2 mai 2009. Il était 12h quand les éléments du service de la police judiciaire de Bordj Bou-Arréridj ont été alertés. Une fois sur place, au quartier des villas de Guerouache, situé en plein centre-ville, les enquêteurs découvrent le cadavre d'une femme, B. M., mère d'une fille de deux ans. Elle a été trouvée derrière la porte d'entrée, sa petite fille de deux ans, à côté d'elle, toute maculée du sang de sa mère. Son dos, sa poitrine et son cou présentaient des traces de violence. Après enquête, il s'est avéré que les bijoux de la femme avaient disparu. Selon le mari de la victime, deux chaînes en or, une gourmette, plusieurs bagues, une chevalière et deux téléphones portables. Le 3 mai 2009, la police judiciaire de Bordj Bou-Arréridj a mis la main sur l'assassin. Ce dernier, qui a avoué, a maintenu ses déclarations devant le juge d'instruction. Celui-ci a révélé les détails du crime qu'il a commis. Une fois à la maison, la victime invita S. A. à boire un café mais ce dernier lui demanda un verre d'eau. Profitant de son déplacement à la cuisine, il sortit son couteau et l'agressa. La femme ne mourra pas sur le coup. Elle demanda à son agresseur ce qu'il voulait et pourquoi faisait-il ça ? “Je veux de l'argent. J'en ai besoin”, dira-t-il à sa victime. Cette dernière résista et tenta de crier pour alerter les voisins ou les passants mais en vain. Le jeune homme, l'ayant poignardée à la poitrine, lui a planté le couteau dans le cou (7 coups de couteaux). Pendant qu'elle gisait dans une mare de sang en présence de sa petite fille de deux ans, l'assassin cherchait dans les autres pièces de la maison de quoi se mettre sous la dent. Une fois dehors avec ce maigre butin, il appela son complice, T. Ali. En lui donnant les bijoux, il lui annonça qu'il a mis son projet en exécution. Pour avoir de la liquidité, ils font appel à d'autres receleurs et un chauffeur de taxi. Ils ont réussi à vendre deux bagues pour une somme de 34 200 DA. Ils achetèrent de l'alcool pour une somme de 21 800 DA dans un débit de boissons. Ils ont passé la journée du 2 mai à errer dans la voiture de T. A. qu'ils ont eue pour une somme de 5 000 DA. Le procureur général dans son réquisitoire a demandé la peine capitale pour l'assassin, 15 ans de prison ferme pour son complice T. A., 5 ans de prison ferme pour A. A. F. et un an de prison ferme pour les deux bijoutiers receleurs. Dans leurs plaidoiries, les avocats ont cherché à convaincre le tribunal, qu'il n'y a ni association de malfaiteurs, ni préméditation, ni guet-apens, le meurtre que le jeune Amine a commis est survenu tout à fait par hasard, ce qui est dur à avaler. Après délibération, le tribunal qui a reconnu coupables S. A. et T. A., a condamné le premier à la peine capitale, le deuxième pour recel d'objets volés, dissimulation de preuves et non-dénonciation de crime, et déclaré innocents ceux poursuivis pour non-dénonciation et recel.