Il a appelé le Front Polisario et le Maroc « à continuer de coopérer avec son émissaire personnel, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers ». Le secrétaire général des Nations unies (ONU), M. Ban Ki-moon, s'est dit « préoccupé par la tension croissante » entre le Maroc et le Front Polisario du fait de la détention de plusieurs groupes de militants sahraouis des droits de l'homme par les autorités marocaines, a indiqué, hier, un communiqué de l'ONU. M. Ban Ki-moon « est préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara occidental, qui s'est accrue du fait de la détention récente de plusieurs groupes d'activistes sahraouis et de la situation d'Aminatou Haïdar », la militante des droits de l'homme sahraouie, a précisé le communiqué. Il a appelé le Front Polisario et le Maroc « à continuer de coopérer avec son émissaire personnel, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers et à chercher à progresser ensemble vers une solution politique mutuellement acceptable ». Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoires non autonomes par l'ONU depuis 1966. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes sous l'égide de l'ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et une réunion informelle à Vienne, sans aboutir à une avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Aminatou Haïdar observe, depuis lundi dernier, une grève de la faim pour protester contre son expulsion du Sahara occidental vers l'Espagne après que ses documents eurent été confisqués par les autorités marocaines. Lula, un soutien de poids Elle avait été arrêtée par les autorités marocaines à son retour au Sahara occidental occupé après avoir reçu, le 12 octobre dernier à New York, le « Civil Courage Prize » qui lui a été attribué par la Train Fondation pour son engagement dans la défense des droits de l'homme. Le 8 octobre dernier, sept militants sahraouis, dont une femme, de retour d'une visite à leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis, ont été arrêtés à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca. Cette escalade de la répression contre les militants sahraouis intervient dans un contexte marqué par la tenue de la 35e conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) qui vient de se terminer en apothéose à Barcelone. Près de 600 délégués venus de 37 pays du monde ont lancé un appel pressant à la communauté internationale pour qu'elle mette fin au drame du peuple sahraoui. La déclaration finale de l'Eucoco a souligné clairement que la question sahraouie constitue une affaire de décolonisation et que le droit de ce peuple de disposer de lui-même « est la seule solution possible et valable ». La conférence de Barcelone a également été rehaussée par la présence pour la première fois d'un représentant du président brésilien Lula ; et qui constitue un soutien inespéré pour la cause. Par ailleurs les députés du monde ont lancé depuis Barcelone une nouvelle structure interparlementaire qui aura pour mission de faire pression sur les gouvernements nationaux pour soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le président de la RASD, M. Abdelaziz, a d'ailleurs tranché dans son discours de clôture du 35e Eucoco que le « Sahara ne sera jamais marocain ». APS, Hassan Moali