Les habitants du village Rouabhia, relevant de la commune d'Aomar, située entre la wilaya de Bouira et celle de Tizi-Ouzou, dénoncent leur isolement. Les villageois ne savent plus à quel saint se vouer. Si administrativement le village dépend de la commune d'Aomar (wilaya de Bouira), le quotidien des habitants (scolarité, soins, approvisionnement…) dépend beaucoup plus de la ville Draâ-El-Mizan (Tizi-Ouzou). “Le village est séparé par une route avec le village Ouled Aïssa, commune de Draâ-El-Mizan. Lors de notre passage, les villageois ont montré du doigt des maisons juxtaposées, celle dotée de gaz de ville, d'eau et d'assainissement, dépend de la commune de Draâ-El-Mizan, et l'autre, dépendant de la commune de Aomar, est dépourvue de toutes ces commodités. À ce jour, les habitants de Boufhima continuent à s'alimenter en eau potable à dos d'âne ou en citerne. “Nos sanitaires sont branchés aux fosses septiques qui peuvent être un danger pour les quelques puits dont dispose les villageois”, déclarent un représentant du village. Le problème d'électricité est soulevé avec acuité. “En hiver nous sommes livrés aux coupures d'électricité et en été des chutes de tension. Un grand nombre d'habitation est branché illicitement au vu du manque de réseau d'extension. À cela s'ajoute le manque d'éclairage public”, souligne un groupe de villageois. La scolarité de leurs enfants est leur priorité. “Nos enfants sont scolarisé dans trois écoles différentes dont deux dépendent de la commune de Draâ-El-Mizan. Au vu du manque de moyen, les filles sont contraintes d'abandonner au primaire. Les chanceuses ayant terminé leur cursus scolaire se retrouvent au chômage à la fin de leur études vu de l'isolement du village et le manque d'infrastructures créatrices d'emploi”, soulignent-ils. Pour le transport, c'est le parcours du combattant. Le village ne fait l'objet d`aucune desserte, c'est le clandestin qui prime. La santé publique pose problème. Le village ne dispose même pas d'une salle de soins. Le malade doit débourser près de 200 DA de frais de déplacement vers Draâ-El-Mizan ou Aomar pour une injection. Le réseau routier est au stade de piste. L'agriculture enregistre un retard dans son developpement au vu du manque d'ouverture de piste agricole. “Nous avons abandonné le travail de nos champs. Avant, le labour se faisait à l'aide de bœuf maintenant, ce sont les tracteurs, mais l'accès est difficile. L'Etat nous a promis l'inscription du PPDRI mais à ce jour nous n'avons rien vu venir”, déclare un fellah très attaché à sa terre. Le chômage bat son plein. Les loisirs des jeunes est le jeu de dominos.