Le texte de la Charte d'éthique et de déontologie, dont “Liberté” s'est procuré une copie, entrera en vigueur au courant du premier semestre de l'année universitaireen cours. Soumise à débat, cette loi se veut un véritable garde-fou pour limiter les dérives constatées dans nos universités tant dans le corps enseignant que dans celui des étudiants et des administrateurs. L'intégrité et l'honnêteté, la responsabilité et la compétence, le respect mutuel, l'exigence de vérité et l'esprit critique, la liberté académique et l'équité, sont les six principes majeurs sur lesquels est fondée la Charte d'éthique et de déontologie universitaire qui sera, très prochainement, appliquée. Droits, devoirs et libertés des enseignants, mais aussi des étudiants et des personnels administratifs et autres corps assimilés, sont clairement définis pour faire de ce texte un modèle de comportement de référence pour assainir un climat sain – c'est l'idéal – dans la famille universitaire qui aura à défendre et à promouvoir la compétence et le savoir, mais surtout à s'interdire les excès extra-universitaires tant dans nos facultés que dans d'autres structures de recherche. Le retard qu'accuse notre université en terme d'efficacité et de performance, les dysfonctionnements et le manque criant des normes de la vie académique légitiment d'emblée cette charte qui vient à point nommé pour définir les garde-fous qui protégeront nos facultés des graves dérives et des comportements immoraux. Et si le Conseil d'éthique et de déontologie universitaire annonce la couleur dans le préambule dudit texte, notamment en ce qui concerne l'apport de cette charte, il n'en demeure pas moins que les conseils scientifiques auront leur mot à dire dès que le débat est ouvert. Les parties concernées s'engageront ensuite à respecter la teneur de cette charte sous réserve de mesures disciplinaires sévères allant jusqu'à l'exclusion pour les étudiants et la radiation définitive et irrévocable pour les enseignants. Des mesures qui relèvent des conseils de discipline. La quête sincère du savoir, l'impartialité, le professionnalisme et le dévouement fondent également cette charte, qui interdit tout autre penchant politique, religieux et racial dans le raisonnement, le compte rendu, le débat ou la source de recherche. Comme elle interdit la discrimination, le plagiat (une forme de dépassement inexcusable, lit-on dans le texte) et tout autre penchant qui ne consacre pas le débat loyal, les libertés académiques et la compétence. Les fausses inscriptions, la complaisance dans les promotions, l'évaluation des enseignants, des étudiants et des administrateurs sont également bannis par cette charte qui définit les nouvelles règles du jeu. Les fonds déployés par l'université tant aux enseignants qu'aux étudiants ne doivent également pas faire l'objet d'un quelconque abus que confère le statut du cycle supérieur surtout que l'Etat engage davantage d'enveloppes financières pour la recherche scientifique. En ce sens, la charte souligne le caractère “sérieux” de l'encadrement pédagogique dans la post-graduation, un volet jusque-là négligé dans nos facultés. Ces batteries de mesures sont confortées par le règlement intérieur qui s'appuie sur les principes fondateurs de la vie académique et universitaire. Le respect de la franchise universitaire est aussi mis en évidence dans cette charte qui définit les droits et les devoirs des personnels administratifs. Ces derniers qui doivent veiller au grain, notamment dans la transparence de gestion des inscriptions, la confidentialité des données et des documents et, enfin, sont tenus de fournir les informations que les enseignants et étudiants ont le droit d'obtenir. Cela va sans dire que cette charte a le mérite d'insister sur le cadre de vie de la famille universitaire, comme le droit à un enseignement de qualité, l'accès aux sources, la liberté d'expression et d'opinion ainsi que les règles d'hygiène et de sécurité.