Photo : Makine F. 10 % de la population algérienne sont concernés par le diabète. Un chiffre qui ne reflète cependant pas la réalité car les non assurés sociaux (près de 40% des malades) ne sont pas comptabilisés. Et avec les mauvaises habitudes alimentaires, le nombre de malades ne cesse d'augmenter, d'où la tenue d'une journée de sensibilisation consacrée à l'alimentation. « Le choix du thème n'est pas fortuit car le diabète de type 2 occupe la quatrième place parmi les maladies non transmissibles, et sa prévalence ne cesse d'augmenter », avertit Fayçal Ouhada, président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger. D'autant que des personnes ne présentant aucun symptôme ignorent leur maladie jusqu'à son déclenchement. Cette journée, organisée hier par l'Association en collaboration avec l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) de Kouba à la Maison du diabétique du Hamma, a permis de réunir des malades pour des séances de sensibilisation et d'explication sur le régime alimentaire. «Souvent, quand une personne découvre qu'elle est diabétique, elle se prive de nourriture. Il n'y a pas d'interdit mais une consommation modérée des aliments est préconisée», indique une diététicienne qui confirme «qu'une bonne hygiène de vie permet de limiter les complications». Le directeur de la Maison des diabétiques du Hamma, Dr Habitouche, a insisté sur la prévention. Comme il a convié les malades présents en force à manger sainement et à pratiquer une activité sportive. Il conseille aussi aux personnes souffrant d'obésité de faire des contrôles médicaux tous les six mois ou une fois par an pour diagnostiquer un éventuel diabète. Dr Habitouche a énuméré les trois axes essentiels pour la prise en charge de la maladie. Il s'agit des médicaments, de l'alimentation et du sport. « Une manière d'éviter les complications et le pied diabétique qui dans 80 % des cas est difficile à traiter», dit-il. ATTENTION AUX ALIMENTS GRAS Quel que soit le traitement, il est conseillé de renoncer aux mauvaises habitudes pour éviter toute complications de la maladie. «Les diabétiques peuvent consommer des légumes, des fruits, des laitages, des légumes secs à des quantités raisonnables. Rien n'est interdit, mais il faut savoir être prudent et éviter les complications qui les guettent comme la rétinopathie, la néphropathie, la cardiopathie et la neuropathie», estime Souad Bahmed, diététicienne chargée de l'éducation sanitaire au niveau de la Maison des diabétiques. Pour ce qui des produits «light», elle confirme que «ces produits fait à base d'aspartame, ne sont pas dangereux pour les diabétiques car non hyperglicémiques». La diététicienne souligne que les aliments gras favorisent les risques cardiovasculaires, développant la probabilité d'un infarctus du myocarde de deux à quatre fois chez un diabétique. Les malades du diabète sont à deux fois prédisposés à développer une arthrite des membres inférieurs. Les patients sont plus souvent victimes d'accidents vasculaires cérébraux et ces problèmes sont, en général, plus graves que chez les non diabétiques. Les malades inscrits dans cette Maison restent satisfaits des soins prodiqués dans cette structure à l'image de l'hadja Taous Toualbi. «Je suis mon traitement dans cette structure depuis 3 ans. J'ai suivi à la lettre les recommandations de mon diabétologue et j'ai diminué mon poids de 95 à 80 kilos», dira l'hadja en excellente forme du haut de ses 75 ans. Même satisfecit chez Ammi Hacène qui est à sa deuxième année de traitement. Sauf pour les rendez-vous qui selon notre interlocuteur reste « très éloigné dans le temps». La Maison du diabétique du Hamma est l'une des cinq structures aménagée à Alger pour la prise en charge des diabétiques. Toutefois, elle reste très sollicitée par des malades qui viennent des autres wilayas. Actuellement, les 30 diabétologues, les ophtalmologues, les médecins généralistes, les dentistes et les psychologues prennent en charge 15 000 patients.