Barack Obama a ordonné l'application de sa nouvelle stratégie en Afghanistan sans attendre de dévoiler, mardi, la décision la plus risquée de sa présidence : l'envoi probable de dizaines de milliers de soldats américains dans une guerre meurtrière. Dès dimanche, M. Obama “a communiqué sa décision finale dans le bureau ovale en ce qui concerne la stratégie et a donné ses ordres pour ce qui est de la mise en œuvre de la stratégie”, a dit son porte-parole, Robert Gibbs. Lundi et mardi, il passait une bonne part de son temps en vidéoconférence ou au téléphone avec ses partenaires étrangers, jusqu'au grand discours de mardi soir, à West Point. Il y avait environ 35 000 soldats américains en Afghanistan quand M. Obama a pris ses fonctions. Ils sont aujourd'hui environ 68 000 après une première augmentation des effectifs en février. Il s'agit peut-être de la décision la plus difficile de sa présidence. M. Obama a hérité du conflit, mais c'est pour lui une “guerre nécessaire”. Il a beaucoup plus à y perdre qu'à y gagner, disent les experts. Le scepticisme est désormais majoritaire chez les Américains quant à la nécessité de cette guerre qui, loin de paraître prendre fin après plus de huit ans, connaît son année la plus meurtrière. Le grand allié britannique, par la voix du Premier Ministre Gordon Brown, a confirmé l'envoi début décembre de 500 soldats supplémentaires, ce qui portera le contingent britannique à plus de 10 000 hommes. Le quotidien français le Monde rapportait que Washington avait demandé à Paris d'augmenter son contingent militaire de 1 500 soldats. Cependant, selon l'Elysée, le président Nicolas Sarkozy a dit à M. Obama que la formation des forces afghanes restait la priorité de la France. R. I./Agences