Résumé : Le jeune couple semble s'entendre à merveille. Cependant, Samia aborde certains sujets concernant leur vie conjugale. Le fait de devoir partager le même toit que les parents de Djamel semble la préoccuper. 17eme partie Djamel passe une main sous son menton avant de prendre une nouvelle gorgée de thé. - Je ne pense pas que cela va nous porter préjudice Samia. Mes parents sauront garder leurs limites, et comme tu es une fille élevée dans les normes traditionnelles, je pense que cette cohabitation ne va pas trop te gêner, d'autant plus que nous avons une grande et belle villa, et j'aurais un étage à moi tout seul. Pourquoi aller chercher ailleurs, ce que j'ai déjà sous la main. Samia le regarde un moment avant de répondre : - Je te comprends. Tu es fils unique, et tu ne veux ni quitter tes parents, ni ton chez-toi. Tu as grandi dans ces lieux, et cette villa va te revenir de droit. Tu seras l'héritier légitime, et tu ne veux contrarier personne. - Sauf toi. - Moi ? - Oui. Puisque tu dis vouloir habiter loin de mes parents. - Je n'ai pas dis ça, mais je voulais juste que tu comprennes que parfois, et malgré la bonne volonté d'un jeune couple, des ennuis surgissent pour des futilités. Les belles-mères, surtout, en sont les pionnières. La mère voit son fils échapper à sa tutelle et suivre sa femme, alors une jalousie risque de s'insinuer et des drames éclatent pour des futilités. Nous sommes jeunes Djamel, et avides de vivre notre vie comme nous l'entendons, alors ne gâchons pas les meilleures années de notre existence. Djamel lui prend la main : - Je vois que tu es sage Samia. Mais je te promets une chose. Ma mère n'aura pas à se mêler de ma vie. Ni mon père d'ailleurs. Leur souci primordial pour le moment est de me voir casé et chez moi. Tu seras libre d'organiser notre existence. Si tu veux, tu pourras cuisiner toi-même et ne quitter notre appartement que pour te rendre au bureau. Tu n'es pas non plus obligée de faire le ménage, car nous avons déjà une bonne qui s'occupe de ça. Ma mère aime préparer elle-même ses plats, et cuisine souvent seule. Elle n'aime pas qu'on la dérange dans ces moments, car elle commence à prendre de l'âge et parfois oublie certains dosages, ce qui lui fait rater ses recettes et la rend furieuse. Samia rit : - A ce point ! - Oui. Ma mère refuse de vieillir. Elle n'aime pas qu'on la traite de femme inutile qui a déjà sa vie derrière elle, qui doit plutôt aspirer à un repos bien mérité. Ma mère continue son bonhomme de chemin aussi tacitement que quand elle avait ses vingt ans. - Et pour cela, elle se sent responsable de tout et doit diriger la maison à sa manière. - Oui, mais nous nous sommes mis d'accord, elle et moi, qu'une fois que je serais marié, elle n'aura plus à s'occuper de son grand dada de fils. Samia sourit. - Je comprends parfaitement tes réticences Samia, poursuivit Djamel. Ma famille te fait peur. Elle est un peu aristocratique. Mais nous avons délaissé toutes ces vieilles manières d'autrefois pour nous aligner sur les nouvelles normes de vie. Nous ne sommes pas des dinosaures. - Pourquoi alors avoir laissé tes parents décider pour toi, et s'incliner devant leur choix en ce qui concerne ton avenir le plus immédiat. - Tu veux dire que j'ai laissé mes parents me dénicher la perle rare ? Non, Samia, détrompe-toi. Ma mère a des idées bien ancrées certes, mais si j'avais opposé une réticence, elle se serait inclinée. - Pourquoi ne pas l'avoir fait alors et avoir accepté d'accompagner tes parents pour demander la main d'une fille que tu ne connaissais pas ? - Eh bien, c'est un peu bête de ma part, mais comme ma mère avait insisté parce que pour elle le choix n'était plus à faire, j'ai consentis à les accompagner, mais cela ne voulait pas dire aussi que j'allais accepter la fille de leur choix. La dernière parole me revenait, mon père l'avait bien précisé, rappelle-toi. - Donc tu avais en quelque sorte approuvé le choix de tes parents ? - Oui. Mais Samia crois-le ou pas, j'avais décidé de refuser ce choix et de partir à la recherche de la fille qui m'avait fasciné le matin même. J'avais encore en tête la poupée en sucre de la pâtisserie, pour laquelle mon coeur avait fait un bond dans ma poitrine. - Tu voulais dire moi ? Y. H. (À suivre)