Face à la dégradation de leur situation socioprofessionnelle, les personnels de la santé publique ont tenu jeudi un sit-in devant le siège du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Cette manifestation a été organisée à l'appel du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) pour rappeler aux autorités les conditions de travail et de vie qui deviennent de plus en plus insoutenables. Les directeurs et représentants des bureaux des 48 wilayas ont répondu présent à l'invitation du bureau national. “De crainte d'être arrêtés par les policiers avant leur arrivée aux portes du ministère, les protestataires ont fait tout un détour”, a avoué Kamal Meziane, le président du syndicat. Le président du Snapap affirme que la protestation est devenue le seul moyen pour tenter de faire sortir le ministre de son mutisme. M. Meziane est étonné par le comportement de la tutelle qui, d'un côté, avoue la légitimité des revendications et d'un autre ne prend aucune mesure pour régler les problèmes posés. “Malgré la promesse du directeur des ressources humaines quant à l'organisation d'une commission mixte relative à nos revendications, le ministre de la Santé n'a encore rien décidé”, a ajouté le président. Le syndicat menace de durcir le ton et pourrait opter pour une grève de longue durée comme celle entreprise dans l'éducation. Pour sa part, Hassan Laghoub, chargé de communication du syndicat, expliquera que le blocage concerne plusieurs dossiers. M. Laghoub a souligné que le syndicat se bat pour l'élaboration du statut particulier, la promulgation d'un régime indemnitaire tout en définissant les différents types d'indemnités ainsi que l'amélioration des salaires et la reclassification des médecins généralistes. Le syndicat exige aussi de la part de la tutelle de statuer au sujet des paramédicaux et des contractuels, “bien que leur nombre soit en deçà de la demande sur tout le territoire national”, a certifié le chargé de communication. À l'issue du sit-in, une réunion extraordinaire du bureau national s'est tenue et une série de propositions ont été faites à la base concernant l'avenir du mouvement. Une grève serait retenue pour le 18 décembre.