Des conditions de travail difficiles, le manque de considération de la part de la tutelle, en l'occurrence le ministère de la Santé, et l'absence de financements ont fait que le Conseil de l'ordre n'arrive plus à exercer ses activités dans la dignité ni à assurer les prérogatives qui lui reviennent. Le Conseil régional sud de l'ordre des médecins a finalement brandi la menace de démission collective des membres du bureau de la région sud. Selon le président du conseil régional sud, le docteur Gaceb Mostéfa, médecin légiste, également vice-président du Conseil national de l'ordre des médecins et également secrétaire général adjoint de l'Union des médecins arabes représentant l'Algérie, la situation risque d'aboutir au pourrissement du système de santé. Nous assistons désormais à un “conseil du désordre des médecins”, nous essayons dans la mesure du possible et tant bien que mal de représenter l'Algérie avec un conseil de l'ordre malheureusement plus que faible devant des ordres médicaux internationaux d'une qualité imposante de par ses membres qui bénéficient du soutien total des autorités des pays qu'ils représentent. Le Dr Gaceb précisera que plus de soixante pour cent des médecins qui exercent dans les hôpitaux au niveau national ne sont pas inscrits au Conseil de l'ordre, ce qui est totalement contraire à la législation en vigueur. À l'unanimité, les membres du bureau dénoncent le fait qu'il y ait “deux poids, deux mesures”, la loi doit évidemment toucher l'ensemble du corps médical sans exception, y compris les praticiens étrangers, si nous voulons exercer une médecine de qualité, et c'est le souhait également de tous les patients, ajoutera-t-i. Il va falloir revoir tout le système de santé. Le Dr Gaceb, parlant également au nom du Conseil régional sud qui regroupe les 5 wilayas du Sud, en l'occurence Laghouat, Ghardaïa, Ouargla, Tamanrasset et Illizi, estime que cette action trouvera certainement un écho favorable au niveau des autres conseils régionaux du pays, affirmant que lors de la dernière audition du ministre de la Santé par le président de la République, le chef de l'Etat avait insisté sur la place qui revient au conseil de déontologie médicale afin d'améliorer les prestations sanitaires. L'espoir fut en fait de courte durée pour les membres du Conseil de l'ordre car la situation demeure jusqu'à présent figée. Pour toutes ces raisons, les membres du bureau du Conseil de l'ordre sud trouvent qu'ils ne peuvent en aucun cas continuer à siéger, estimant que leur droit de regard sur l'exercice de la profession médicale se trouve quasiment réduit dans les structures hospitalières, sans oublier l'absence de moyens financiers et humains, ce qui revient à dire que l'ordre des médecins, qui est une véritable institution, se trouve, par la force des choses, réduit à une association de bénévoles. Le vice-président du Conseil national de l'ordre des médecins a voulu conclure par un appel lancé en direction des autorités de tutelle, afin d'organiser des assises nationales de la santé pour éviter le pourrissement de la situation.