Le bilan des décès dus à la grippe A/H1N1 ne cesse de s'alourdir de jour en jour, provoquant l'inquiétude de la population qui se rue vers les services de santé, comme c'est le cas à Oran. Après le décès d'une jeune femme enceinte de 34 semaines samedi dernier, il est fait état d'une suspicion d'un nouveau décès dû à la grippe A/H1N1. Il s'agirait d'une femme âgée de 32 ans ayant récemment mis au monde un bébé, et que l'on avait transféré au service de réanimation de l'EHU pour insuffisance respiratoire. S'il s'avère que cette jeune femme est bien morte des suites de la grippe A/H1N1, ce serait là le quatrième décès enregistré officiellement à Oran, au moment où l'Algérie doit enfin réceptionner ses premiers lots de vaccin. Au service infectieux du CHUO, le centre de référence régional, le personnel médical est littéralement pris d'assaut quotidiennement par des patients inquiets présentant des signes de refroidissement ou de grippe. “Nous sommes débordés, submergés par les consultations. Chaque jour, des personnes viennent dès qu'elles ont des signes de grippe, un rhume ou des toussotements. C'est une véritable ruée et nous n'arrivons pas à y faire face ; les lieux sont exigus et le personnel n'en peut plus”, nous confiait un médecin de ce service. Par ailleurs, dans l'unité qui a été réservée aux malades atteints du virus A/H1N1, ce sont une dizaine de personnes, dont une majorité de femmes, qui sont actuellement hospitalisées et isolées. Certains cas ne sont pas encore confirmés, les résultats des prélèvements n'étant pas encore connus. Les cas les plus délicats ont été transférés vers l'EHU. Cette structure immense qui n'est exploitée qu'à 20% aurait due être mobilisée pour faire face à la pandémie parce que plus apte justement à assurer la prise en charge des malades en pareille situation. L'absence d'informations quant aux éventuels effets secondaires du vaccin laisse perplexes nombre de médecins, dont certains se disent ouvertement contre la vaccination contre la grippe A/H1NI. Les citoyens, quant à eux, tentent de se prémunir en achetant masques, gel antiseptique et toute la gamme de médicaments antigrippaux qu'ils peuvent se procurer dans les officines. Certains s'interrogent s'il est utile dès aujourd'hui d'obliger le port du masque, notamment dans les transports en commun, alors qu'en milieu hospitalier, ce réflexe n'est pas encore acquis. Par ailleurs, nous apprenons qu'en même temps, une réunion a eu lieu au CHUO d'Oran regroupant les gestionnaires et certains chefs de service sur la question des infections nosocomiales qui touchent plusieurs unités de soins intensifs.