La base syndicale de la zone industrielle de Rouiba réagit contre la suppression de la retraite sans conditions d'âge et prévoit un regroupement lundi prochain. La suppression de la retraite sans conditions d'âge a provoqué une grande colère chez les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba qui ont prévu, lundi prochain, un regroupement pour dénoncer cette mesure, mais aussi pour afficher leur mécontentement sur les résultats de la tripartite. L'annonce de cette action a été faite, hier, par Messaoudi Mokrane, secrétaire général de l'union locale de Rouiba, qui avertit que d'autres actions seront entreprises en cas de non-annulation de cette décision. “Nous n'allons pas nous taire”, affirme M. Messaoudi, qui considère que la suppression de cet acquis est un signe annonciateur de l'abandon d'autres acquis, précise-t-il. “La suppression de cet acquis est une erreur et un coup de poignard dans le dos des jeunes chômeurs en quête d'emploi, et la supprimer au moment où ces jeunes ont démontré de fort belle manière leur attachement au pays est injuste et inacceptable”, a ajouté le secrétaire général de l'union locale, visiblement mécontent des résultats de la tripartite, et qui redoute que cette décision ne soit, en fait, qu'un ballon d'essai pour faire passer d'autres décisions antisociales plus dures à avaler. “On veut nous focaliser sur la suppression du 87 bis, mais de l'autre côté, on nous prépare un nouveau code du travail qui va consacrer davantage la précarité”, a indiqué le même responsable, précisant que “le nouveau code va supprimer l'article 12 de la loi 90/11, comme il suggère de modifier certaines dispositions liées au droit de grève et la suppression de représentativité du syndicat au sein du conseil d'administration”, indique M. Messaoudi. Sur l'augmentation du SNMG, ce dernier affirme que seule une infime partie des travailleurs est concernée. “Entre 2% et 3% seulement, soit seuls les travailleurs du secteur privé qui ne touchent pas le SNMG”, a précisé M. Messaoudi, qui dit ne pas comprendre d'où on a sorti le taux de 70% avancé ici et là. “Tant que le 87 bis est toujours maintenu, il ne faut pas espérer une répercussion directe sur les salaires, par contre, le SNMG à 15 000 DA arrange les cadres dirigeants dont les salaires sont indexés sur le SNMG, certains sont multipliés par 12 d'autres par 20”, a-t-il souligné. M. Messaoudi rappelle que l'augmentation du SNMG ne veut pas dire augmentation de salaire. Sur les prochaines révisons des conventions de branches et une éventuelle révision des grilles de salaire, M. Messaoudi affiche son pessimisme. “En dehors des entreprises publiques telles que Sonatrach, Air Algérie, Algérie Télécom…, je ne vois pas d'autres entreprises capables, dans la conjoncture actuelle, de réviser leur grille des salaires”, a-t-il commenté, en citant l'exemple de la dernière augmentation où “seulement 6 ou 7 sur les 300 entreprises publiques et privées de la zone industrielle de Rouiba ont pu appliquer les augmentations”, dira-t-il. M. Messaoudi pointe le doigt en direction du secteur privé, représenté par les patronats qui siègent dans la tripartite, et lui reproche d'être toujours hermétique à tout ce qui est social et syndical. “Les conventions collectives au niveau du secteur privé sont inexistantes. Il est dommage d'avoir raté l'occasion d'en parler”, précisera le secrétaire générale de l'union locale.