Ce retard n'a pas d'incidence particulière sur la récolte du moment que la période idéale pour la campagne des labours-semailles n'a pas encore expiré et que les agriculteurs disposent d'un laps de temps nécessaire pour s'acquitter de cette besogne. Ils devraient seulement s'activer. Eu égard à sa vocation agricole, la région de Mascara se distingue par des récoltes satisfaisantes, tous produits confondus et ce, grâce aux éléments favorables dont elle jouit, principalement la disponibilité de vastes étendues de terre et les conditions climatiques appropriées qui caractérisent les quatre saisons. Ces indices constituent le facteur essentiel autour duquel reposent les espoirs des travailleurs de la terre. Ainsi la campagne des labours- semailles joue les prolongations puisque les fellahs continuent à effectuer les travaux relatifs au labour de la terre et à semer les grains en mettant à profit les chutes de pluie qui se sont abattues au début de ce mois. Certes, la campagne a été entamée dès le début du mois d'octobre mais tous n'ont pas été servis par la même chance pour diverses raisons. Ainsi, au motif que leurs lopins de terre sont inondés par les eaux pluviales ou ne disposant ni de tracteurs pneumatiques ni d'engins à chenilles pour effectuer le travail, certains ont été incités à déprogrammer leur opération. Ce retard n'a aucune incidence particulière sur la récolte du moment où la période idéale pour la campagne des labours-semailles n'a pas encore expiré et que les agriculteurs disposent d'un laps de temps nécessaire pour s'acquitter de cette besogne. El Hadj Bachir, un fellah de longue date, propriétaire de 3 ha de terre cultivable fait partie du lot des retardataires mais il affiche un optimisme béat : “Mon champ est situé sur un terrain inondable et les eaux pluviales m'empêchent d'y mettre les pieds au risque de m'embourber. Il y a eu l'apparition du soleil mais le terrain est resté humide jusqu'aux récentes averses de décembre qui ont retardé, d'un côté, les travaux, et de l'autre, facilité notre tâche, car la moindre goutte d'eau est profitable à la terre. À l'instar des agriculteurs de la région, je garde espoir pour réussir une bonne saison qui est précédée d'indices qui renforcent notre sentiment d'optimisme.” Les automobilistes de passage dans la région de Mascara n'ont pas manqué d'apprécier le spectacle présenté par des ânes et des mulets qui tirent les charrues comme au bon vieux temps : “Ce sont les parties difficiles d'accès qui sont labourées avec les bêtes. Bien que considérée comme archaïque, cette pratique est encore utilisée dans notre région et c'est ce qui fait le charme de notre statut”, devait nous dire Hadj Bachir. Les responsables au niveau des services agricoles spéculent sur une production céréalière de près de 3 000 000 de quintaux pour une superficie emblavée de 140 000 ha et répartie entre 59 000 ha d'orge, 48 000 ha de blé tendre, 28 000 ha de blé dur et une surface de 5 ha réservée à l'avoine.