Près de 119 tonnes de produits alimentaires, 27 920 cartouches de cigarettes, 176 136 litres de carburant, 114 têtes de cheptel et 80 véhicules utilisés pour le transport de ces marchandises frauduleusement exportées et/ou importées par les contrebandiers, ont été saisis au mois de novembre dernier par la Gendarmerie nationale. Environ deux tonnes de kif traité saisies au mois de novembre, ajoutées à quelque dix autres tonnes de la même substance interceptée, depuis début décembre, par les éléments des Garde-frontières à Tamanrasset, Tindouf et Béchar, on avoisine les 60 tonnes de drogue saisies depuis janvier 2009. Un chiffre record qui donne, par ailleurs, froid au dos quand on sait l'impact que pourrait avoir une telle quantité sur l'Algérie, même si les narcotrafiquants marocains obéissent à la seule logique de livrer leurs moissons à l'Europe et au Moyen-Orient et non au marché local de consommation de stupéfiants. Selon le bilan du Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), pas moins de 224 affaires, ayant abouti à l'arrestation de 361 personnes, ont été élucidées en un mois, sachant que les trafiquants de drogue acheminent également des petites quantités (en grammes et en kilogrammes) par voie routière pour alimenter les dealers qui empoisonnent les quartiers et autres cités. Le crime organisé ayant pris d'autres formes, de par sa spécificité d'itinérance, vient en tête du bilan du CGN. Il ressort ainsi que pas moins de 1 485 enquêtes ont été menées par les unités de la Gendarmerie nationale qui ont réussi à mettre la main sur d'importants réseaux. En effet, le trafic d'armes et de munitions (65 cas), trafic de véhicules (31 cas), atteinte à l'économie nationale (10 cas), immigration par mer, en parfaite corrélation avec le trafic humain (19), faux et usage de faux (98), immigration irrégulière (137 cas) et contrebande (454 cas), le bilan exhaustif communiqué par le CGN démontre on ne peut plus que les criminels ne reculent devant rien pour accomplir leurs forfaits. Cela va sans dire que la lutte implacable contre le crime organisé, dont la lutte contre la drogue comme axe prioritaire, apporte chaque jour ses fruits. En témoignent les statistiques du CGN qui font ressortir également que 1 155 mandats de justice ont été exécutés durant la même période, notamment lors des opérations coup-de-poing menées par les différentes unités appuyées par les élites des Sections de surveillance et d'intervention (SSI). Au chapitre de la contrebande, on notera d'emblée les saisies spectaculaires opérées tant au niveau des axes routiers qu'au niveau des frontières terrestres, notamment à l'est et à l'ouest du pays. Bilan de la moisson : près de 119 tonnes de produits alimentaires, 27 920 cartouches de cigarettes, 176 136 litres de carburant, 114 têtes de cheptel et 80 véhicules (voitures de tourisme, camions et motocycles) utilisés pour le transport de ces marchandises frauduleusement exportées et/ou importées par les contrebandiers, en sus de 169 personnes appréhendées. Le trafic humain et l'émigration par mer figurent aussi dans l'axe du crime organisé dès que des passeurs sans scrupule récidivent pour mettre la vie des jeunes en danger en haute mer. À ce sujet, on notera l'arrestation de 143 personnes, entre haragas et passeurs, dont 105 ont été placés sous mandat de dépôt. Idem au chapitre de l'immigration clandestine qui se stabilise autour de 567 étrangers arrêtés, dont 409 personnes refoulées vers leurs pays d'origine, 139 écrouées et 19 libérées. Parmi ces étrangers figurent 280 Nigériens, 111 Maliens, 84 Marocains, 24 Nigérians 13 Syriens et 11 Egyptiens. En outre, la Gendarmerie nationale a traité des centaines d'affaires liées aux infractions relevant du droit commun, dont les vols (662), coups et blessures volontaires (324), associations de malfaiteurs (15), escroquerie et tentatives de tricherie (18), attentats à la pudeur (52), homicides volontaires (14), menaces (33), destruction et dégradation de biens (61) et faux documents administratifs (51). Le bilan fait également référence au traitement de quelque 512 infractions aux lois spéciales (extraction illégale de sable, atteinte à la nappe phréatique, atteinte à l'environnement…). Le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance du territoire, le maillage sécuritaire (il a atteint plus de 90% en octobre dernier) et le déploiement des élites des SSI à travers les 48 wilayas, ont abouti à des résultats probants, surtout que le CGN mise de plus en plus sur la qualité de la formation et les gros moyens pour juguler le crime organisé. Signalons, enfin, que la population délinquante garde son genre, notamment avec l'implication de 296 mineurs, 156 femmes, 146 étudiants, 337 fonctionnaires, 1 486 personnes exerçant des activités libérales et 2 458 chômeurs.