Les frontières ouest et est demeurent le berceau de la contrebande. Le renforcement des différents dispositifs opérés par la Gendarmerie nationale a permis de démanteler plusieurs noyaux qui acheminent et qui importent des produits vers et du Maroc et la Tunisie. Le bilan des unités des gardes-frontières relevant de la Gendarmerie nationale parle de lui-même. Les exportations et les importations frauduleuses, qui touchent le carburant, le corail, les produits alimentaires, les produits ferreux, la laine, l'huile de table et les effets vestimentaires, continuent à nuire gravement à la santé publique en premier lieu et à l'économie nationale qui subit de plus en plus les coups durs à travers ce trafic informel, voire illégal. Selon le document de la Gendarmerie nationale, le Maroc et la Tunisie sont les deux plaques tournantes des contrebandiers qui n'hésitent pas à trouver des palliatifs à chaque fois que leurs réseaux sont traqués par les gardes-frontières. En tête du hit-parade des chiffres avancés pour le mois d'avril 2008, le carburant avec une importante saisie de 97 711 litres, dont 86 364 litres de gasoil et 11 347 litres d'essence. La fréquence de trafic de carburant au Sud demeure assez faible avec un taux de 7,54 %, alors que ce taux est évalué à 73,52 % aux frontières de l'Ouest, notamment à Tlemcen, et à 18,94 % à l'Est. Les produits alimentaires soutenus par l'Etat algérien et destinés au marché marocain, s'élèvent à plus de 3 560 kg, dont la semoule et la farine de marque El Safina. Une autre saisie de 10 kg concerne le corail, un produit très prisé sur le marché tunisien. Selon la Gendarmerie nationale, 1 gramme de corail est cédé à 120 DA algériens ! En outre, plus de 1,5 tonne de produits ferreux, que les contrebandiers tentaient d'acheminer vers le royaume chérifien, a été saisie à l'Ouest, alors que les saisies des produits non ferreux concernent le cuivre (222 kg) et l'aluminium (13 kg). Selon le même bilan, 36 véhicules légers et 6 motocyclettes, servant à acheminer ces marchandises, ont été également saisies par les gendarmes. Cela va sans dire que le moyen le plus usité par les contrebandiers demeure les bêtes de somme avec 88 bêtes chargées de produits et interceptées aux frontières par les services de sécurité. Par ailleurs, les gendarmes ont procédé, durant la même période, à la saisie d'importantes marchandises destinées à être écoulées sur le marché national. À ce propos, il est utile de relever que le durcissement du dispositif aux frontières ouest et sud-ouest, a réduit la fréquence de trafic de drogue après des saisies spectaculaires opérées au niveau de plusieurs bandes frontalières terrestres. Du coup, remarque-t-on, les narcotrafiquants “recherchent” des palliatifs pour tromper la vigilance des gardes-frontières, introduire et écouler leurs marchandises. Ceci étant dit, les saisies opérées concernant des produits alimentaires en provenance du Maroc et de la Tunisie sont estimées à plus de 2,4 tonnes, dont les pâtes alimentaires (864 kg), pomme de terre (355 kg), la pistache (500 kg), la semoule (200 kg) et les oranges (340 kg). Quant à l'huile de table en provenance de la Tunisie, plus de 1 600 litres ont été saisis aux frontières de l'Est. Aussi, note-t-on dans le document des gendarmes, plus de 1,3 tonne de laine tunisienne a été saisie et ce, en plus de 240 chardonnerets, une espèce en voie de disparition, abandonnés par les contrebandiers. Les gendarmes ont également intercepté des trabendistes en provenance du Maroc et de la Tunisie, avec plus de 1 260 unités de vêtements constitués essentiellement d'habillement pour hommes et femmes. Il faut noter que l'exportation frauduleuse de carburant a sensiblement baissé au mois d'avril avec 6 525 litres et ce, au même titre que d'autres produits ciblés par les contrebandiers. En revanche, les exportations frauduleuses des produits alimentaires, du corail et des produits ferreux, de l'huile de table et des effets vestimentaires, ont connu une légère hausse au courant du mois d'avril. Cela va sans dire que le travail de fond de la Gendarmerie nationale au niveau des frontières, notamment de l'Ouest, a permis de réduire le trafic des produits alimentaires (-2 594 kg), du tabac (-4 485 cartouches de cigarettes), de la laine (- 610 kg), et les produits cosmétiques (6 055 unités) et des produits conditionnés (- 5 825 boîtes). Signalons enfin que 27 personnes ont été interpellées, dont 19 de nationalité algérienne et 8 Nigérians. Il ressort ainsi qu'aucun produit n'échappe au trafic. Du carburant aux produits alimentaires, en passant par la drogue, les alcools, le corail et les divers matériaux très prisés outre-frontières, les contrebandiers multiplient les filières pour enrichir les pays voisins qui tirent, sans aucun doute, les premièrs dividendes, d'une part, et portent un sérieux coup à l'économie nationale, d'autre part. FARID BELGACEM