Une cérémonie sobre, sans artifices, voire même expéditive, et un programme musical varié et bien maîtrisé sous la baguette du maestro Zahia Ziouani. Depuis mercredi passé et jusqu'au 14 décembre prochain, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi abrite la première édition du Festival international de musique symphonique. Au cours d'une rencontre improvisée avec la presse, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a déclaré à propos de ce festival : “L'Algérie a institutionnalisé plus d'une centaine de festivals, et il restait un pan à meubler, celui de la musique classique occidentale. Je ne l'appelle pas musique classique universelle parce que si je le disais, c'est comme si la musique algérienne n'était pas occidentale.” Elle a également affiché sa fierté de la tenue de cette première édition, tout en considérant que les Algériens ont assez d'estime pour eux-mêmes qu'ils s'ouvrent à l'autre. La ministre a également tenu à rendre hommage aux efforts déployés par l'Orchestre symphonique national et au commissaire du Festival, M. Bouazara, ainsi qu'au chef d'orchestre, Zahia Ziouani. Cette dernière a dirigé l'Orchestre symphonique avec grande maîtrise. D'autre part, Mme Toumi a expliqué que cette première édition intervient après au moins près de cinq années d'échanges entre l'Orchestre symphonique national et des pays notamment africains, européens ou même asiatiques. Le programme de la soirée dispensé au public, très nombreux et largement conquis, a été entamé par des airs d'opéra de Mikhaïl Glinka. Ensuite, la chorale Nagham a rejoint la scène, en compagnie de la soprano française, Catherine Mananthèse, afin d'interpréter des extraits de la célèbre Traviata de Giuseppe Verdi. En solo, et accompagné par l'Orchestre, la soprano a repris les Noces de Figaro, de Mozart. La chorale a ensuite donné quelques instants de répit à la soprano, en interprétant des extraits de l'opéra l'Enlèvement au sérail, du même compositeur. Comme il est le compositeur préféré de l'Orchestre symphonique national, Georges Bizet a fait partie du programme de la soirée. La soprano a interprété le célèbre air Habanera de Carmen, qui a mis un peu de gaieté et de joie de vivre dans l'air. Le programme musical a été clôturé par quelques extraits de l'opéra Nabucco de Verdi, notamment Va pensiero. Immortel ! Non dépourvu de moments difficiles, le concert d'une heure et demie environ a été traversé par quelques fausses notes, notamment de la part de la soprano, qui n'a pas réellement maîtrisé son tour de chant, avec des problèmes d'articulation, de souffle et de diction. Ceci a noirci un peu le talent, n'était la belle gestion du spectacle de la chef d'orchestre, qui a mené “à la baguette” la cinquantaine de musiciens algériens qui se sont surpassés. Cette maîtrise de nos musiciens a été, entre autres, acquise grâce aux différents partenariats que l'Orchestre symphonique national a organisé, tout en dispensant des concerts afin de donner un aperçu et qu'il a souvent immortalisé par des concerts. Dans le programme initial, un hommage à Dahmane El Harrachi était prévu lors de cette soirée inaugurale, mais cet hommage a été retiré du programme à la dernière minute. Rappelons qu'en plus des concerts tous les soirs, des conférences sont organisées au niveau de l'Institut national supérieur de musique tous les matins à 11h.