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Un concubinage qui ne dit pas son nom
Publié dans Liberté le 17 - 12 - 2009

Le phénomène du mariage par la lecture de la seule Fatiha, en présence de témoins et scellé encore autour d'un couscous pour les familles tend à revêtir une forme qui interpelle la société et les femmes plus particulièrement. Du concubinage aux rapports extraconjugaux tolérés et des enfants aux statuts troubles… voilà ce qui découle aujourd'hui de cette pratique religieuse. À Oran, comme dans le reste du pays, les mutations socioéconomiques de la société engendrent des pratiques socioculturelles en rupture avec ce qui se faisait par le passé et confortent même aujourd'hui, chez nombre de jeunes couples, leur propre rapport au mariage. Les témoignages sur la pratique et les implications juridiques du mariage par la seule Fatiha — qui reste, selon la loi, une union non officialisée et donc n'ayant pas de caractère officiel — sont légion chez les femmes. “J'ai accepté de faire le mariage religieux seulement, et on devait officialiser par la suite. Cela nous permettait de mieux nous connaître et de découvrir si l'on pouvait s'entendre”, confie Lamia qui, aujourd'hui, dit vouloir ne plus aller au bout “de cette aventure” et se demande comment rompre ce lien religieux au bout de plusieurs mois. Cette possibilité de prendre le temps de se découvrir, de pouvoir sortir ensemble, sans que cela soit perçu par la famille — mais surtout par la société — comme une véritable hérésie, est souvent l'argument avancé par nos témoins hommes ou femmes. Pour d'autres, le phénomène de ce type de mariage est rencontré de plus en plus depuis que la polygamie a été soumise à l'acceptation de la première épouse. Le mari “s'octroie” ainsi une seconde femme, grâce à la cérémonie de la Fatiha, sans pour autant se considérer comme tenu d'en respecter toutes les obligations et devoirs. Il s'octroie du même coup, par la passivité d'un imam, la bénédiction de la société. Pourtant, il existe une circulaire du ministère des Affaires religieuses stipulant que l'union scellée par la lecture de la Fatiha doit être précédée par la production d'un acte administratif officialisant l'union à l'état civil. Trop souvent, il n'en est rien. Et que dire de ceux qui, d'une wilaya à une autre, “s'offrent” un mariage par la Fatiha et prennent la fuite dès qu'ils sont mis au pied du mur, ou, tout aussi nombreux, ceux qui, mariés au pays par la Fatiha, partent à l'étranger, ne donnent plus signe de vie et convolent en justes noces sous d'autres cieux. La présidente de l'association féminine Fard à Oran, qui déjà en 2005 avait révélé que sur 100 femmes sondées, 20% avaient été victimes de cette pratique parce que l'homme était polygame, “le mariage par la Fatiha est une pratique qui lèse les droits de la femme et la place dans une situation de fragilité”. “Nous avons de nombreux cas au niveau de la cellule d'écoute que nous avons mise en place depuis le mois de juin, car les implications juridiques de ces situations sont catastrophiques, avant tout pour la femme et les enfants”, ajoute-t-elle. Et notre interlocutrice d'évoquer les nombreux cas portés à sa connaissance où l'homme refuse de légaliser ce type d'union. “Celui-ci pourra à tout moment rejeter la femme sans devoir lui accorder ses droits (logement, héritage, les biens, etc.).” Plus grave, lorsque ce mariage est consommé et donne lieu à la naissance d'enfants, là aussi il évitera du même coup de payer la pension. Ces enfants sont considérés comme des enfants conçus hors mariage, donc illégitimes. Quel avenir et qu'elle protection pour eux si le géniteur persiste à ne pas les reconnaître et à ne pas légaliser l'union ? Des imbroglios juridiques sur le statut familial et civil qui, d'ailleurs, encombrent les tribunaux. Les services de l'état civil, quotidiennement sollicités pour des reconnaissances de mariage, annoncent quelque 200 demandes par semestre.
Des situations iniques qui renforcent les femmes dans leur combat de réviser fondamentalement le code de la famille et d'informer les autres femmes sur leurs droits.

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