Les travailleurs de Sonatrach, division production de Hassi-R'mel, implantée à 120 kilomètres au sud de Laghouat affichent leur déception quant aux résultats de la dernière tripartite. Selon une pétition signée par les employés dont une copie nous est parvenue à la rédaction, les travailleurs du Sud, qui ne cessent de subir l'isolement et les risques pour leur santé liés à la pollution atmosphérique et les conditions climatiques, estiment que les décisions de la tripartite (le gouvernement, l'UGTA et le patronat) ont remis en cause un droit chèrement acquis qui n'est autre que le droit à la retraite anticipée. En effet, la pétition signée jusque-là par quelque 700 travailleurs de différentes usines implantées à travers le gisement gazier de Hassi-R'mel, continue à faire son chemin. À travers leur action, non soutenue par leur section syndicale, les signataires de la pétition se sont insurgés contre la suppression du départ à la retraite proportionnelle et réclament un statut particulier des travailleurs pétroliers et gaziers exerçant dans les régions du Sud. Commentant la suppression du droit au départ à la retraite proportionnelle, les travailleurs nous ont indiqué que “la décision n'arrange ni les intérêts des travailleurs ni ceux de l'entreprise puisqu'elle a déjà commencé à provoquer un départ massif des employés vers le secteur privé”. Ils estiment que “les mesures prises par la tripartite sont une fausse solution à un vrai problème”. Et que : “Si l'on veut préserver ce qui reste des compétences à Sonatrach qui ne cessent d'être sollicitées par des compagnies étrangères et notamment par les pays du Golfe, il y a lieu de les retenir en leur octroyant des salaires conséquents et leur exprimer de la considération. Car ce n'est pas par ordonnances interposées que l'on mettra un terme à cette hémorragie”. Les rédacteurs de la pétition soutiennent que leurs “véritables représentants n'étaient pas présents à ce non-événement”. Ainsi, la section syndicale UGTA, est désavouée par sa propre base qui trouve que la dernière tripartite ne profite qu'à une infime partie des travailleurs sans tenir compte de leurs conditions de travail ô combien pénibles. Pour faire entendre leur revendication, ils comptent transmettre une copie de cette pétition aux quotidiens de presse nationale, à M. Tayeb Louh, ministre du Travail ainsi qu'aux chefs de groupes parlementaires à qui, selon eux, incombe le rôle de légiférer et de préserver leurs droits moraux et matériels. Enfin, la déception est grande dans la zone industrielle de Hassi-R'mel, l'un des plus grands poumons économiques du pays à côté de Hassi-Messaoud. L'effet de propagation de rejet touchant les autres sociétés pétrolières et parapétrolières du Sud est à craindre. Rappelons enfin que le territoire de la daïra de Hassi-R'mel relevant de la wilaya de Laghouat, qui s'étend sur une superficie de 4 200 km2, a été déclaré zone à risques majeurs par le décret exécutif n° 05-476 du 20/12/2005.