Même si le climat précédant l'assemblée générale ordinaire est, comme toujours à Oran, un peu tendu et propice à toute manœuvre opposante à la direction en place, le président Kacem Elimam, qui aura à présenter ses bilans moral et financier pour approbation, ne devrait point risquer ce qu'une partie des membres mouloudéens évoque depuis quelques jours : la destitution. Faisant débat depuis près d'une semaine, le lieu de la tenue de cette assemblée ne l'inquiète d'ailleurs même pas. De même que la liste de ceux qui militent, toujours dans l'ombre, pour que ses bilans soient rejetés. Elimam sait ainsi pertinemment que cette “opposition ne fait pas le poids” et n'a aucunement les moyens d'appeler à sa destitution. Car, beaucoup plus que de simples sympathisants ou partisans, l'argument qui laisse Elimam de marbre devant les activités, souvent nocturnes, de ses opposants se résume à deux termes : son bilan. “Les gens oublient vite. Ils ont oublié que l'été 2008, Oran était à feu et à sang suite à la rétrogradation du Mouloudia. À peine une année plus tard, toute la cité oranaise faisait la fête dans une ambiance extraordinaire suite à l'accession du Mouloudia”, se plaît d'ailleurs à rappeler Kacem Elimam, et de souligner qu'au “mois d'août 2008, le MCO était sous terre avec quasiment rien. Ni équipe ni finances pour jouer l'accession”. “L'administration actuelle du MCO a réussi un vrai miracle en parvenant à monter sur pied, de pratiquement rien, une équipe conquérante qui a rendu aux Oranais leur honneur perdu et le sourire. Et pour son retour parmi l'élite, le MCO est en train de réussir un parcours fort honorable en parvenant à s'installer dans la durée dans le haut du tableau”, rappelle, dans le même ordre d'idées, le premier responsable du club d'El-Hamri. Un bilan donc forcément positif qu'aucun membre de l'assemblée ne peut nier. Mais que veulent donc ceux qui militent dans l'ombre pour le départ d'Elimam, surtout en l'absence d'un candidat de poids à même de convaincre les autres membres de les rejoindre dans leur action qui prône le changement ? “Avec sa gérance archaïque et surtout contestée et contestable, le MCO risque de connaître une deuxième partie de saison calamiteuse. Surtout que, financièrement, le club n'a honoré aucun de ses engagements avec ses sociétaires qui, à l'exemple de l'attaquant Daoud Bouabdallah, veulent tous quitter le club au mercato. Ils en ont vraiment marre de risquer chaque semaine leur carrière sans aucun centime en contrepartie. Aussi, faut-il rendre hommage à ces joueurs qui, sans motivation financière ni administration à la hauteur, sont arrivés à replacer le MCO parmi l'élite qui concurrence, depuis le début de saison, les meilleurs clubs du pays”, notera une voix de l'opposition, tout en insistant sur le fait que “sans argent et avec un calendrier qui n'a rien de celui de la phase aller avec ses dix matches à domicile, la seconde partie de saison lèvera le voile sur le vrai visage du MCO de Kacem Elimam. Et là, les gens vont se rendre compte qu'au MCO, ce sont les mêmes erreurs qui sont refaites à chaque saison. Mais ce sera encore une fois trop tard. C'est pour cela qu'on s'active, sans relâche, pour libérer le MCO d'Elimam et de ses collaborateurs qui sont loin de véhiculer la meilleure image des dirigeants oranais”. Un avis que ne partagent pas forcément les 147 membres de l'assemblée générale qui, sauf extraordinaire revirement de situation, semblent “condamnés” à approuver les bilans moral et financier d'Elimam. En attendant mieux.