Rares sont les personnes kidnappées libérées sans versement de rançons. C'est le constat établi et reconnu aussi bien par ceux qui sont chargés de ce dossier que par les victimes elles-mêmes. Selon les informations recueillies auprès des tribunaux lors de traitement des affaires liées au kidnapping, une victime seulement sur dix refuse de payer une rançon aux terroristes. En 2006, la population de Béni Amrane dans la wilaya de Boumerdès s'est mobilisée comme un seul homme pour libérer au bout de 24h seulement le fils d'un grand commerçant de la ville. D'autres exemples de libération d'otages par les forces de sécurité existent, mais on peut les compter sur les doigts d'une main comme le cas de cette fillette enlevée l'année dernière à Zemmouri El-Bahri, libérée par les gendarmes de Boumerdès deux jours après. Certains citoyens refusent carrément de verser les rançons aux ravisseurs. C'est le cas à la fin de l'année dernière à Boudouaou où un commerçant de la ville, sommé par des terroristes de payer 100 millions, a alerté les services de sécurité. Le groupe sera encerclé et un des terroristes est abattu mais les autres ont réussi à prendre la fuite. Autre exemple, il y a quelques mois, des terroristes ont tenté d'enlever un citoyen à Zemmouri mais celui-ci a pris la fuite échappant de justesse aux coups de feu des terroristes. Ainsi en dehors de ces quelques exemples, la plupart des familles touchées par ces actes criminels finissent par céder en versant toute ou une partie de la somme demandée. Une grande majorité le fait en toute discrétion sans même avertir les services de sécurité. Mais le phénomène a connu une certaine régression cette année dans la wilaya de Boumerdès puisqu'on ne dénombre que cinq cas d'enlèvement cette année contre une dizaine l'année dernière et plus de 20 enregistrés 2007. Le dernier rapt remonte à septembre de 2009 lorsque le fils d'un commerçant âgé de 27 ans a été kidnappé par un groupe terroriste à Si Mustapha. Les terroristes auraient exigé 1 milliard de centimes pour sa libération. Un mois auparavant, c'est un autre commerçant de Bordj Menaïel qui a été victime d'un enlèvement. Les terroristes demandent 500 millions mais finissent par relâcher la victime contre la moitié de la somme selon de nombreux témoins. À Naciria, un entrepreneur a été également enlevé par cinq terroristes qui exigent des parents de la victime 2 milliards. Mais on ne sait si ces derniers se sont pliés ou non aux exigences des éléments armés du GSPC.