Les chiffres sont là, têtus, qui démontrent que la stratégie qui consiste à faire confiance à “l'autre” sans mettre, d'abord, en valeur ses compétences et ses infrastructures nationales a abouti à la déstructuration de ce qui représentait le fleuron de notre économie. Après avoir tâtonné hasardeusement dans le monde complexe de l'économie de marché, perdu du temps et donc de l'argent, l'Algérie consentira-t-elle, enfin, à s'engager dans la voie la plus simple et néanmoins la plus crédible pour amorcer un développement économique, à la hauteur de ses ambitions et surtout de ses moyens : faire confiance à ses créateurs de richesses ? Les chiffres sont là, têtus, qui démontrent que la stratégie qui consiste à faire confiance à “l'autre” sans mettre, d'abord, en valeur ses compétences et ses infrastructures nationales a abouti à la déstructuration de ce qui représentait le fleuron de notre économie pour arriver, ultime déchéance, à chercher à les brader, quelquefois sans succès faute de repreneurs. Qu'on veuille aujourd'hui en faire des champions, c'est bien. Mais il faut des moyens et surtout une certaine autonomie dans l'initiative et une indépendance pour les gestionnaires, gladiateurs volontaires qu'ils sont à ce jour, sachant pourtant qu'ils ne sortiront pas forcément indemnes de l'arène des décisions et oukases des politiques. Il est à espérer que ces velléités de s'ouvrir vers l'extérieur tout en restant dans le cocon du tout-acquis seront dépassées. Pour preuve, les investissements directs étrangers, tant attendus, surtout des pays du Golfe, ont peu donné et viennent d'être taris par la bulle financière qui vient de balayer “la Suisse factice” dont l'économie est construite sur les différents secteurs de services. Pour ne pas être en reste, le bilan de nos relations avec l'Europe, dans le cadre de l'accord d'association, fait ressortir une baisse flagrante de nos exportations hors hydrocarbures vers cette destination. Une révision de cette relation est prévue selon les textes, pour septembre 2010, avec pour interlocuteur une entité économique et géographique qui a évolué avec la nomination d'un président, en plus du patron de la commission. Cette baisse est de plus de moitié par rapport à l'année dernière. Finalement, hors les gisements de pétrole et de gaz qui font que tout le monde se bouscule au portillon de la maison Algérie, cette dernière n'est considérée fréquentable que pour ses importations, d'autant qu'au niveau qualité et conformité, notre pays reste peu sourcilleux. Il est donc temps que la loi de finances complémentaire 2009, sans doute l'événement économique le plus marquant de cette année, et qui a choqué plus d'un, déstabilisé des lobbys et des rentiers, fasse place nette et transparente aux producteurs de richesses. La LFC 2009 doit constituer la première leçon de notre apprentissage dans le monde des affaires. Sinon, on aura ramé pour du vent et le vent, contrairement aux légendes, a aussi son ombre. O. A. e-mail : [email protected]