C'est la troisième saisie importante opérée en dix jours par les services de la Gendarmerie nationale qui traquent les trafiquants d'armes et de munitions. Il s'agit d'une saisie spectaculaire d'armes et de munitions que la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Sétif vient d'opérer en l'espace de vingt-quatre heures. Une opération qui aura duré également dans le temps puisqu'un travail de renseignement en profondeur a abouti à remonter la filière avant de découvrir la grosse “industrie” de pistolets automatiques (PA) implantée dans la capitale des Hauts-Plateaux. Selon les éléments d'information du commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), tout a commencé, dimanche dernier, quand les gendarmes de ladite section ont interpellé, à hauteur du village Remada, relevant de la commune de Aïn Lahdjar, deux individus, en l'occurrence N. C. (27 ans) et S. A. (28 ans), respectivement originaires des mechtas de Ouled-Sayeh et de Ouled-Barouche, à Aïn Lahdjar. Les deux mis en cause, qui circulaient à bord d'un fourgon de marque Peugeot J-5, étaient en possession d'un PA de fabrication artisanale avec une cartouche de calibre 16. Mais la fouille de fond en comble du véhicule permettra aux gendarmes de découvrir le pot aux roses : 15,80 kg de poudre noire soigneusement dissimulée à l'intérieur du J-5. Le traitement de l'affaire, surtout après la saisie de la poudre explosive, déclenchera des investigations plus poussées. En effet, les enquêteurs remontent la filière et interpellent, à hauteur du village Oum-Laadjoul, relevant de la commune de Taya, leurs deux acolytes, M. N. (32 ans) et B. L. (30 ans), tous deux originaires de Aïn Djasser et Ouled-Sellem, dans la wilaya de Batna. Les deux trafiquants circulaient à bord d'un véhicule de marque Renault Clio, en possession d'un autre PA de fabrication artisanale, quand ils ont été surpris par les gendarmes qui les pistaient depuis un moment. Et ce n'est pas fini ! Les premiers éléments d'enquête, notamment après les aveux des quatre individus appréhendés, permettront également aux gendarmes de soupçonner l'existence d'une fabrique ou, du moins, de fournisseurs de cette nouvelle qualité de PA qui circulent dans les Hauts-Plateaux et aux portes de l'Atlas. Poursuivant ainsi leurs investigations, et suite à la perquisition effectuée au domicile de leur complice M. H. (23 ans), à la cité 100-Logements à Aïn-Lahdjar, les gendarmes ont découvert et saisi 187 capsules, 225 étuis de cartouches de calibre 16 et 13 autres de calibre 12, et divers outils et accessoires destinés au bourrage et à la fabrication d'armes à feu. Pis encore, une autre perquisition parallèle, effectuée dans le garage de tôlerie et peinture de voitures, à Bir-Haddada, exploité par le nommé G. F. (32 ans), a abouti à la découverte et à la saisie de 7 autres PA de fabrication artisanale, 1 sabre, 356 capsules, 32 étuis de cartouches de calibre 16, 1 crosse pour fusil de chasse, 1 paire de jumelles, divers outils et matériels servant au bourrage et à la fabrication d'armes à feu. Son véhicule de marque Renault Express, utilisé dans le trafic d'armes, a également été saisi par les gendarmes qui ont mis sous scellés et le domicile et le garage exploité par ledit tôlier. L'enquête se poursuit, selon le CGN, qui indique, par ailleurs, que le procureur de la République d'El Eulma a prescrit la poursuite des investigations avant de présenter les mis en cause. Surtout que la saisie d'armes à feu de fabrication artisanale ne cesse d'augmenter. En témoignent les deux dernières affaires élucidées par les gendarmes de Aïn Defla où 2 050 cartouches de calibre 16 avaient été saisies à l'intérieur d'un véhicule de marque Daewoo Nubira et l'interpellation de 7 autres personnes, tous membres d'une même famille, à Chlef, spécialisées dans la confection d'armes artisanales. Reste à savoir la corrélation de ces trois affaires, élucidées en dix jours, avec les réseaux de la contrebande et ceux qui continuent – ils se raréfient d'ailleurs – à alimenter les maquis terroristes en perte de logistique et de soutien financier.