La révision du code de la famille, celui de la nationalité et la mise en place de mécanismes de promotion de la participation politique des femmes, figurent parmi les mesures prises en Algérie, dans le cadre du processus de défense des Algériennes contre les formes de violence et de la mise à niveau de la législation nationale par rapport aux conventions et traités internationaux ratifiés par l'Etat algérien. Actuellement, un projet de loi organique est en préparation et devrait voir le jour en janvier 2010. La commission, qui y travaille dessus, a été chargée de mettre en application les dispositions de l'article 31 bis de la nouvelle Constitution – adoptée en novembre 2008 –, qui souligne que “l'Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme, en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues”. Avec cette nouvelle loi, naîtra très prochainement le système des quotas, qui devrait être de 30%, pour permettre une représentation plus équitable des femmes en politique. Cela, en attendant d'arriver à une égalité dans les chances d'accès aux postes politiques entre les femmes et les hommes. En octobre 2008, dans la synthèse des observations et des suggestions des experts sur “l'outil d'analyse des systèmes électoraux dans une perspective de genre”, mis au point par l'Institut international de recherche et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme (UN-Instraw), il a été établi que l'accès des femmes au pouvoir politique formel et aux organismes de prise de décision est “une exigence de la démocratie”. En outre, il a été noté que l'avantage du système de quotas “réside dans le fait qu'il force les dirigeants chargés des désignations”, à commencer par ceux des partis politiques, à s'engager dans un processus actif de recrutement, en les poussant à s'intéresser “aux conditions sociales et culturelles dans lesquelles s'exerce la politique”. L'importance des “procédures d'application” a également été soulignée, réclamant principalement une “volonté politique établie”, ainsi que l'implication réelle de la classe politique. Dans le registre de la mise en pratique du quota, les experts ont insisté sur la nécessité d'un texte de loi clairement formulé, qui ne souffre donc d'aucune ambiguïté et qui prévoit aussi des “sanctions en cas de non-observation des exigences de quotas”. On ne le dira jamais assez : les lois et les dispositions juridiques sont des éléments fondamentaux dans la promotion de la participation politique des femmes algériennes. La même importance doit cependant être accordée à la visibilité de l'action des femmes et à leur apport dans la vie économique, sociale et politique. Ce rôle revient aux médias. Ce qui amène à parler du projet “renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et dans les processus de prise de décision”, lancé conjointement par l'UN-Instraw et le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar), en partenariat avec le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine. Au-delà de leur soutien à la politique des quotas et à la formation des femmes politiques à la communication et au leadership, dans les pays du Maghreb, les deux établissements s'intéressent de près à la relation entre les femmes (politiques) et les médias. Selon eux, la femme politique maghrébine souffre “d'une sous-représentation dans les médias de son pays”. Des médias qui, bien que globalement favorables à l'œuvre émancipatrice, sont pourtant encore de refléter “toutes les formes de contribution politique des femmes”, au sein des partis politiques, dans la société civile ou dans les institutions de représentativité, dans un souci d'équité de genre. Il y a par conséquent urgence, sur ce chapitre, de corriger l'image plurielle de la femme et de rompre avec les stéréotypes de tous genres.