A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika s'adressera aux femmes algériennes lors d'un rassemblement national prévu aujourd'hui à la Coupole du 5-Juillet. Ainsi, le Président, après avoir rencontré les travailleurs, les fellahs et les jeunes, dans le cadre de ses sorties d'inspection et de travail sur le terrain pour l'évaluation de son programme, consacre aujourd'hui son agenda à la gent féminine. Son allocution de circonstance va probablement mettre en exergue le volet social des femmes algériennes qui, faudra-t-il le rappeler, trouve sa source dans la participation active à la lutte de Libération nationale. A cette occasion, comme il le fait régulièrement, le président Abdelaziz Bouteflika ne manquera pas de rendre un vibrant hommage à toutes les femmes qui, le fusil, la seringue et le stylo à la main, ont combattu vaillamment dans les rangs de la Révolution de Novembre 54 pour libérer l'Algérie du joug colonial au péril de leur vie et de leur liberté. Un exemple assez fort de sacrifice qui a, d'ailleurs ouvert la voie aux grandes mutations de la condition féminine en Algérie à commencer par la scolarité qui a transformé le monde féminin. Cette partie importante de la société algérienne, en adhérant à cette promotion, a réussi à atteindre, et parfois à dépasser, la parité entre hommes et femmes au sein de la société. La condition de la femme en Algérie a enregistré sans le moindre doute des avancées rapides et remarquables. L'Etat étant bien sûr déterminé à mener cette œuvre d'émancipation de la société à son terme, beaucoup plus à travers des programmes, des stratégies, des projets de lois et autres initiatives qui accompagnent depuis 1999, cette évolution de la femme qui a permis aussi de conduire la société à des changements dans les mentalités, tant dans l'espace familial que dans l'espace public. Un nombre de tabous ont été brisés, notamment celui de la violence contre les femmes. La prise en charge de la question de la protection de la femme de la violence est certes consacrée dans la Constitution et le code pénal algérien, mais dans le souci d'étendre le champ de protection de la femme des manifestations de la violence et des dépassements nés de la mutation des rapports au sein de la société, le législateur algérien a, à la faveur de la révision du code pénal, introduit de nouvelles dispositions qui visent à réprimer le harcèlement sexuel par l'emprisonnement et l'amende. En effet, l'Algérie est entrée, à l'aube du XXIe siècle, dans la voie inédite de la féminisation accélérée des secteurs de haute responsabilité de la vie sociale. "A la différence des pays européens, où l'entrée des femmes dans le monde du travail s'est identifiée pendant longtemps à une prolétarisation imposée par la survie, chez nous, l'insertion des femmes dans le monde du travail a d'emblée correspondu à une participation de plus en plus notable des femmes, jusqu'à devenir majoritaires dans certains secteurs, comme l'encadrement sanitaire et institutionnel de notre nation et l'éducation", a dit le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Cette ouverture a permis aux femmes d'occuper plus de 1,5 million d'emplois dans les différents secteurs, le plus souvent qualifiés dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de la magistrature, de la DGSN, de la Gendarmerie nationale, de l'ANP, et dans les hautes fonctions des institutions et de l'administration, 56 % des femmes qui activent ont moins de 40 ans. Un très grand nombre de femmes a été orienté vers la création d'entreprises dans l'industrie, l'agriculture et les services modernes, dont 5 000 pionnières utilisatrices de l'Agence nationale de gestion de micro-crédit et plus de 12 000 chômeuses qui ont réussi à créer leur propre emploi grâce à la dynamique créée par l'Ansej. Par contre, la femme est fortement présente dans le monde du travail en milieu urbain. Elle peut accéder à des postes de responsabilité, des postes qui requièrent la prise de décision. Une volonté politique tout à fait visible dans ce sens, puisque les institutions publiques ont pour mission de traduire sur le terrain les principes qui définissent cette politique, et assurer la prise en charge des problèmes que vivent les femmes dans ce contexte. Il y a lieu également de souligner que la "féminisation" du corps de sécurité au niveau des commissariats de police est une autre mesure que les pouvoirs publics ont mis en place en vue de renforcer et de développer les activités et actions de proximité et des espaces d'écoute destinés aux femmes en situation difficile ou en danger. Le chef de l'Etat, lors de l'annonce de la révision de la loi fondamentale du pays, a clairement signifié que le texte comporte une disposition nouvelle consacrée "à la promotion des droits politiques de la femme et à l'élargissement de sa représentation dans les assemblées élues à tous les niveaux". Cette disposition, une fois que la Constitution a été adoptée, a servi à rendre justice aux acquis méritoires réalisés par la femme algérienne ainsi que la place distinguée qu'elle a gagnée durant la glorieuse lutte de Libération nationale et son immense sacrifice à cette fin. Cette démarche voulue par le président Abdelaziz Bouteflika vise à encourager la femme algérienne, particulièrement à prendre une part active dans l'activité économique, politique et associative. B. Chellali