RESUME : Djamel avoue à sa femme qu'il aimerait avoir un deuxième enfant. Elle est de son avis. Seulement, cela ne vient pas et la jeune femme semble triste. Djamel tente de reprendre le dessus pour la rassurer… 38eme partie La jeune femme penche sa tête un moment, puis relève une mèche sur le front de son mari avant de répondre : - C'est vrai ce mensonge Djamel ? - Ce n'est pas un mensonge ! s'exclame ce dernier. Mais comment oses-tu m'attaquer de cette manière. Quelle mouche donc t'a piquée ? - La mouche qui pique toutes les femmes amoureuses. Je t'aime tant Djamel que j'aimerais exaucer tous tes désirs. Djamel l'embrasse sur le front. - Je sais, ma chérie. Moi aussi, je n'ai jamais cessé de t'aimer, mais il y a des choses dans la vie qui nous dépassent. - Je sais que l'envie d'avoir un héritier est devenue une obsession chez tes parents. - Mes parents n'ont rien à voir dans nos affaires. Je préfère tout de suite te dire que tu ne devrais plus y penser. Au fond, j'aimerais bien avoir une seconde fille. - Vraiment ? - Oui. J'aimerais avoir une fille aussi belle que Maya. - Je vais être jalouse maintenant que tu trouves ta fille plus belle que moi. - Mais non, nigaude. C'est parce que tu es belle, que notre fille est belle. Elle te ressemble tant ! Avec deux filles, j'aurais le double privilège d'avoir deux poupées. - Trois poupées Djamel. - Trois. Tu veux avoir trois filles Samia ? - Mais non, petit idiot. Je suis bien ta poupée moi aussi. L'as-tu déjà oublié ? Djamel rit : - Tu marques un point, ma poupée de sucre. J'ai oublié que tu es et tu resteras toujours ma première poupée. Ils rirent et Samia décide pour une fois de laisser Djamel faire la vaisselle. Elle s'allonge devant la télé, et ne tarde pas à s'endormir. Quelques jours passent. Samia commence à s'inquiéter sérieusement sur son cas. Dans quelques mois Maya aura 3 années. Elle décide d'attendre jusque-là, et de voir venir. Si d'ici-là, elle n'est pas enceinte, elle irait voir un médecin. Djamel avait apparemment décidé de ne plus aborder ce sujet. À chaque fois qu'elle en parlait, ce dernier changeait pratiquement de conversation. “Laissons le temps faire les choses”, ne cessait-il de lui répéter. Mais Samia sentait qu'au fond de lui-même, la déception commençait à le gagner. L'anniversaire de Maya approchait, et Samia savait que ses beaux-parents, notamment sa belle-mère, ne rateraient pas l'occasion de lui rappeler qu'ils attendaient toujours un héritier. Samia décide de donner une grande fête et de réunir famille et amis. Maya grandissait vite et personne n'aurait reconnu en elle le bébé prématuré dont on n'espérait pas la survie. Pour cet anniversaire, elle sera bien plus gâtée que pour les précédents. Djamel avait même fait venir un grand manège spécialement de l'étranger pour que sa fille puisse s'amuser dans le jardin de la maison, et à sa guise. Mais la tristesse de Samia ne pouvait échapper à personne lors de cet anniversaire. Elle s'était contentée d'embrasser sa fille et de lui offrir son cadeau, sans s'occuper du reste. C'est Djamel qui avait découpé le gâteau sans cesser de la regarder. Samia se confie à sa sœur Nadjette : - Il veut un deuxième enfant et je ne sais pas si je pourrai le lui donner. - Pourquoi ? Tu es encore jeune, et en bonne santé. - Je sais. Mais je n'arrive pas à tomber enceinte. - Ce n'est peut-être qu'une question de temps. - Je ne sais pas Nadjette, j'aurais tant aimé rendre Djamel heureux. - As-tu vu un médecin ? - Pas encore. Tu crois que je devrais ? - Mais bien sûr. Et le plus tôt possible. Je me demande pourquoi tu ne l'as pas encore fait. Samia pousse un soupir : - J'ai peur Nadjette. J'ai peur de découvrir que je suis stérile. - Mais non. Voyons Samia, tu as déjà eu un enfant. - Je sais. Mais tu sais aussi que je suis passée par de rudes épreuves. L'opération que j'ai subie a peut-être eu des conséquences plus graves que je ne le pensais. Nadjette hoche la tête : - Eh bien, raison de plus pour voir le médecin. Tu ne sauras rien si tu t'entêtes à te torturer ainsi sans passer à l'action. Y. H. (À suivre)