Dix personnes ont été admises à l'hôpital Mustapha-Bacha. Un nombre très faible par rapport à l'année passée. Depuis quelques années déjà, la fête religieuse du Mawlid Ennabawi est devenue synonyme de tapage, de blessures et de dégâts matériels et humains provoqués par l'usage des produits pyrotechniques. Cependant, cette fois-ci, la fête a été beaucoup moins pétaradante que les années précédentes. Les citoyens ont entendu relativement moins d'explosions que d'habitude, alors qu'auparavant, ils avaient droit à d'interminables et non moins dangereuses rafales de pétards. Dix personnes ont été admises avant-hier, à l'hôpital Mustapaha-Bacha. Un nombre très faible comparativement à l'année dernière où des centaines de blessés et des dizaines d'incendies ont été enregistrées. Les raisons de cette baisse de dégâts sont diverses: Les mesures respectées en matière de lutte contre l'introduction frauduleuse des produits pyrotechniques en Algérie à l'approche de la fête en question, y sont pour beaucoup. En effet, outre les sanctions sévères infligées aux contrevenants, le renforcement rigoureux par les Douanes algériennes du contrôle des flux commerciaux au niveau des frontières a permis la saisie, à la date du 21 février en cours, d'une quantité de pétards estimée à un million d'unités. Durant la même période, la police a mis le grappin sur une quantité de 22 millions d'unités de pétards à l'est d'Alger. Du 16 au 20 du mois en cours, les brigades de la Gendarmerie nationale ont saisi 173.822 pétards à l'échelle nationale. A Sétif, on enregistre un important coup de filet. Il s'agit de la saisie d'importantes quantités de produits inflammables prohibés, notamment des pétards de fabrication chinoise et des fumigènes, d'une valeur de six milliards de centimes. Dans la wilaya d'El Oued également, ce sont 46.316 pétards qui ont été saisis. Une opération similaire à Chlef s'est soldée par la saisie de 10.291 pétards de différentes dimensions. L'ensemble de ces stocks était destiné à inonder le marché noir, mais aussi les marchés populaires des grands centres urbains. D'autres facteurs intervenant dans le quotidien du citoyen algérien sont à même d'expliquer le recul du phénomène des produits pyrotechniques. Il s'agit, entre autres, des prêches émis par plusieurs religieux du monde musulman. Certains de ces derniers avancent que cette fête «est une invention et une hérésie, et toute hérésie mène à l'enfer». Ils expliquent cela par le fait que les compagnons du Prophète (Qsssl) ne l'ont jamais célébrée. D'autres, moins extrémistes, expliquent que l'argent gaspillé pour l'achat de produits plus nocifs qu'utiles, servirait encore mieux s'il était dépensé comme l'Islam l'a recommandé, à savoir dans les actions caritatives et au profit des démunis. Par ailleurs, la flambée des prix des fruits et légumes et autres produits de consommation de base n'est pas étrangère à ce peu d'engouement pour les mharaq, noualat et compagnie. Le citoyen n'est plus tenté par l'achat de ces jeux explosifs qui atteignent jusqu'à 2700 DA l'unité. Il semble avoir compris que tout l'argent du monde ne pourra récupérer un oeil arraché ou réparer un membre déchiqueté par l'effet d'un pétard dit double-bombe.