Les habitants exigent que cette région soit déclarée zone sinistrée par décret et qu'une commission technique et scientifique pourvue de moyens à même de déterminer l'origine de cette catastrophe y soit dépêchée. C'est avec la peur au ventre que la population de la cité de Maâmar à 8 km au nord de la ville de Draâ El-Mizan, a passé la nuit du vendredi à samedi. En effet, de véritables fissures sont apparues sur le chemin communal menant vers la grappe de villages d'Ighil Bourthane et d'Ihadjamène causant des failles de plus de 60 centimètres de largeur et plusieurs mètres de profondeur sur une distance de près de 1 000 mètres et sur un rayon de plus de 200 mètres. La violence du phénomène est telle que les habitations en contrebas sont réellement menacées. Mais la plus touchée est celle d'Ouicher Larbi et sa famille de 7 membres. “Nous n'avons pas dormi toute la nuit. Les murs de mon habitation sont fissurés. Nous sommes en danger de mort”, nous a dit ce père de famille sous l'effet de la colère. Effectivement, à deux pas de la porte d'entrée de sa maison, une fissure très large qui depuis avant-hier ne cesse de s'élargir. D'ailleurs, vendredi les responsables locaux, les services de l'ADE, de la subdivision des travaux publics et de la protection civile se sont rendus sur place. Des photos de ce phénomène y ont été prises. “Nous avons alerté même le wali. Nous avons insisté sur le danger qu'encourent nos concitoyens. Cela dépasse de loin les moyens de l'APC et même de la daïra. Nous sommes tout de même mobilisés aux côtés de nos frères. Nous les remercions pour leur sang froid. Et nous sommes là pour trouver des solutions. La première d'entre elles est l'évacuation de la famille Ouicher vers un autre lieu”, a déclaré M. Ahcène Mansouri, premier vice-président de l'APC de Draâ El-Mizan peu avant l'arrivée de M. Didouche Hamou, ainsi que de la délégation de wilaya dépêchée par le wali en la personne de M. Saïd Abbas, en sa qualité de directeur de la direction de l'hydraulique. Tout autour de l'endroit, la population de la cité est venue exprimer sa peur aux responsables. Il semblerait selon les avis des uns et des autres que cela serait à des tonnes de terre entreposées en amont où est en train de se réaliser une aire de jeux. “En 1974, il y a eu déjà un glissement de terrain en aval de ce site. Peut-être, avec les masses de terre, le phénomène serait accentué”, nous a expliqué un habitant du village. Ce n'est que l'avis d'un profane qui ignore tout sur le mouvement des sols. Après avoir visité les lieux, le délégué du wali a contacté le secrétaire général de la wilaya afin de diligenter un laboratoire d'analyses en urgence sur place pour déterminer avec précision les origines de ce phénomène non encore expliqué. Peu de temps après, c'est chose faite, ce dernier a rejoint tous les responsables des services qui étaient sur place. Les citoyens ont dégagé leurs représentants afin de dialoguer avec les autorités sur les moyens à mettre afin d'éviter toute catastrophe. “Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes, mais il faut dire que la peur gagne de plus en plus nos concitoyens. Avant tout, il faut trouver une solution pour la famille Ouicher qui est sérieusement menacée”, a commencé par dire l'un des représentants du village. Avant d'énumérer les revendications soulevées par la population. “En premier lieu, nous savons que c'est un phénomène auquel il faut de gros moyens. Pour ceci, nous demandons que cette région soit déclarée zone sinistrée par décret. Ensuite, trouver une solution pour désenclaver les villages isolés à cause de ce phénomène surtout qu'aujourd'hui, c'est la reprise des cours après les vacances scolaires. On demande l'envoi d'une commission technique et scientifique pourvue de moyens à même de déterminer l'origine de cette catastrophe si on peut la désigner de la sorte. N'oublions pas que cette faille menace la cité de recasement dont les habitations sont précaires et peuvent même s'écrouler à chaque autre mouvement du sol”, tels sont les propos du porte-parole des citoyens. Au moment où nous mettons sous presse, des négociations sont en cours autour des revendications énumérées ci-dessus.