Le double tenant du titre n'a pas raté ses premiers pas dans la Coupe d'Afrique des nations en battant le Nigeria (3-1), qui avait pourtant ouvert le score, mardi à Benguela en match du groupe C de la CAN-2010. Emad Motaeb (34'), Ahmed Hassan (54') et Mohamed Nagy (87') ont donné la victoire au vainqueur des CAN-2006 et 2008, après l'ouverture du score de Obasi (12'). Le traumatisme est soigné. L'Egypte, meilleure équipe d'Afrique depuis quatre ans, a surmonté son absence au Mondial sud-africain et le rêve brisé d'une génération de trentenaires qui ne jouera sans doute jamais une Coupe du monde. Les Pharaons, dévastés par leur absence au Mondial, qu'ils n'ont plus disputé depuis 1990, après la défaite en match d'appui contre l'Algérie (0-1) à Khartoum, ont montré qu'ils pouvaient viser un triplé inédit, même sans leur vedette Mohamed Aboutrika, blessé au pied et absent de la CAN. Comme une métaphore de son moral, brisé par l'échec de Khartoum, l'Egypte a d'abord plié face aux Super Eagles, rapidement menée 1 à 0 par un but d'Obasi sur une frappe croisée (12'). Mais Emad Motaeb a égalisé (34') sur une sortie trop loin de son but de Vincent Enyeama, peu soutenu par une défense mal alignée, avant que la machine collective égyptienne, rodée par cinq saisons passées à jouer ensemble sous l'autorité d'Hassan Shehata, ne se mette en mouvement. Le capitaine Ahmed Hassan a donné l'avantage à son équipe sur un coup franc (54') dévié par Taye Taiwo avant que Nagy n'embellisse encore la victoire méritée des Pharaons (87'). Les Nigérians, dont les failles collectives ont semblé béantes face à la cohésion égyptienne, n'ont pas pu rivaliser. Qualifiés de justesse pour l'Afrique du Sud, ils n'ont pas une équipe aussi puissante que celle de l'âge d'or 1994-98 (Okocha, Amunike, Yekini...), qui avait fait des Green Eagles les Super Eagles. John Obi Mikel, la vedette de Chelsea, a essayé de réveiller son équipe, mais il a manqué un collectif suffisamment rodé et un réservoir de joueurs assez profond pour rivaliser avec l'Egypte. À se demander comment les Pharaons ont pu se faire éliminer par l'Algérie, balayée la veille par le modeste Malawi (0-3)...