C'est un match qui suscite déjà beaucoup d'enthousiasme au vu de la réputation de chaque équipe. Le match d'ouverture de ce groupe C opposant deux prétendants sérieux au sacre, à savoir l'Egypte et le Nigeria, a la particularité de mettre aux prises deux équipes devant défendre leur statut respectif. Pour l'Egypte, double championne d'Afrique et surtout, détentrice de ce trophée, se doit de confirmer ce statut tout en essayant d'oublier son élimination au Mondial 2010 par l'Algérie. Quant au Nigeria, il a ce statut de «géant» du football africain à défendre dans cette compétition où les joueurs doivent donc démontrer qu'il faudrait, toujours, compter sur eux. Mais la pression serait surtout sur les épaules de l'entraîneur Hassan Shehata et son équipe. Cela pour deux raisons au moins. La première est de montrer que la dernière défaite contre l'Algérie est déjà oubliée. La seconde, est que les joueurs auront la lourde tâche de tenter de garder ce trophée continental, car pour la plupart ce serait la dernière CAN qu'ils auront le privilège de jouer. De plus, il ne faut surtout pas oublier que les clubs égyptiens survolent le continent africain depuis une décennie: (cinq Ligues des champions remportées lors des dix dernières éditions). En terre angolaise, Hassan Shehata et son groupe feront tout pour se qualifier au prochain tour et ce serait le minimum demandé. Or, il faudrait d'abord s'imposer dans ce groupe où figurent le Nigeria, leur adversaire du jour, le Bénin et le Mozambique. Avec une ossature «locale» formée des joueurs du Zamalek, d'Ismaïlia et d'El Ahly, l'Egypte a effectué un bon parcours des compétitions continentales précédentes, mais elle manque d'efficacité. C'était perceptible lors des deux matchs de préparation (1-1 contre le Malawi et 1-0 contre le Mali). Ce qui n'est nullement rassurant. Pour cette première sortie, et bien que privé de ses stars Mohamed Aboutrika et Amr Zaki, blessées, Hassan Shehata pourrait bien compter sur les autres joueurs tels Emad Motaeb, Hosni Abd Rabou et Zidan, sans oublier Ahmed Fathi. Des joueurs capables de relever le défi et d'aller le plus loin possible dans cette CAN et pourquoi pas réussir la passe de trois. Mais, en face, aujourd'hui à Benguela, ce serait cette équipe du Nigeria qui annonce son retour avec le statut de mondialiste. Les Nigérians qui ont perdu de leur verve reviennent donc petit à petit. Finalistes de la CAN 2000, puis 3e des éditions 2002, 2004 et 2006 avant d'être éliminés en quarts de finale lors de la dernière CAN au Ghana en 2008, les Super Eagles se doivent donc de montrer que ce retour est bel et bien le bon. Le bilan de Shaibu est éloquent: en 17 matchs, il n'a connu qu'une seule défaite, et encore, en amical, il y a plus d'un an contre la Colombie, 0-1. Il est très prudent en déclarant que «l'équipe est toujours en reconstruction. Et il faut connaître mon pedigree. Je construis toujours des équipes qui développent un jeu attractif». Le coach du Nigeria fait confiance aux jeunes en sélectionnant Apam, Adeleye, Kaita, Obinna, des éléments qui ont fait leurs preuves et notamment avec l'équipe olympique parvenue jusqu'en finale des Jeux de Pékin en 2008. Shaibu Amodu, le sélectionneur nigérian, comptera surtout sur ces joueurs pétris de qualités tels Taye Taiwo, Obafemi Martins et John Obi Mikel qui doivent prouver qu'ils sont les dignes héritiers des Daniel Amokachi, Rashidi Yekini et Jay-Jay Okocha et Stephen Keshi, actuel entraîneur de l'équipe nationale du Mali. L'Egypte est donc bien avertie...