Le personnel du CEM Hamida à Boghni, à 35 km au sud de Tizi Ouzou, est depuis dix jours en grève illimitée. Si les élèves sont en congé forcé, leurs parents commencent à s'inquiéter pour leurs études. Ce mouvement a été décidé par les enseignants après avoir déposé un préavis de grève au début de l'année scolaire dans lequel ils ont soulevé leurs revendications : une clôture pour l'établissement, la délocalisation du stationnement des fourgons jouxtant le collège et surtout l'amélioration de leurs conditions de travail, qui, disent-ils, sont lamentables, ainsi que celles des élèves. Certes, une commission y a été dégagée et des promesses ont été données aux concernés, mais ces derniers disent qu'elles ne sont pas tenues. “Nous avons décidé de passer à l'action le trois janvier dernier. Depuis, rien n'a été fait. Au lieu de s'attaquer aux problèmes sérieux, il a été décidé de mettre en retraite le directeur. Or, ce n'est pas lui qui est à l'origine des maux de cet établissement”, nous a déclaré un gréviste. Les parents d'élèves se sont réunis en cette fin de semaine avec les responsables locaux. Selon un membre de la section syndicale affiliée à l'UGTA, la décision est d'envoyer les enfants à l'école durant la semaine. “C'est une manière de casser notre mouvement. Mais où sont les solutions apportées aux problèmes soulevés ? Je vous invite à visiter les lieux et à donner une appréciation sur l'état de ce collège pour que l'opinion sache qui a tort et qui a raison”, a enchaîné notre interlocuteur. En tout cas, les enseignants sont déterminés à aller jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. “On ne va pas baisser l'échine. Ce que nous demandons est légitime. Où sont les conditions minimales pour accomplir comme il se doit notre mission ?” s'est interrogé un autre intervenant. Apparemment, un bras de fer se dessine entre les grévistes et les parents.