C'est l'affaire saillante de ce début de l'année 2010 dans la wilaya de Médéa. Un homme, escroc de son état, au profil de ses semblables, vient d'être arrêté par les éléments relevant du groupement de la Gendarmerie nationale (GGN) de Médéa. Selon les éléments d'information en notre possession, cet homme monnayait des dossiers d'aides aux agriculteurs contre des sommes d'argent allant de 100 000 à 150 000 DA, voire plus dans certains cas, selon le profil du “demandeur”. Selon notre source, plus de quinze victimes ont fait les frais de cette méthode d'escroquerie. Présentant des dossiers en bonne et due forme, les proies attendaient le règlement administratif de leur cas auprès des autorités compétentes en la matière, notamment les aides à l'acquisition du matériel pour fructifier des exploitations agricoles. À Alger, plus exactement à Saïd-Hamdine (Hydra), comme à Blida, l'homme a laissé des traces, certes, mais passait inaperçu tant qu'il opérait dans la discrétion. Ce n'est qu'en s'engageant avec des “candidats aux aides de l'Etat”, dans la région de Médéa, que cet escroc s'est fait piéger. Le renseignement transmis aux services de la gendarmerie, une enquête est ouverte. La souricière tendue à cet individu aboutira à son arrestation. Il est accusé de trafic de dossiers administratifs, d'escroquerie et d'abus de confiance. Les gendarmes, qui croyaient avoir affaire à une simple affaire d'escroquerie sur une personne ou deux, tombaient des nues en enregistrant d'autres plaintes émanant de victimes qui avaient versé des sommes colossales pour réaliser leurs projets. Cet escroc se faisait passer pour un cadre des autorités agricoles. C'est qu'à Médéa, la vie reprend de plus en plus ses droits. La majorité des populations ayant quitté leurs douars et villages dans les années de braise ont rejoint leurs domiciles et leurs terres. Mieux, ils bénéficient d'une couverture sécuritaire maximale, et ce, même si les infrastructures de base ne sont pas totalement réalisées, comme l'électricité et le gaz, les routes ou autres équipements motivant leur stabilité. Dans cette wilaya, note le commandant du GGN de Médéa, le lieutenant-colonel Abdelhafid Athmane, la couverture sécuritaire a atteint un taux appréciable de 86%, sachant que 45 communes revêtent un caractère purement rural, contre seulement 6 à caractère urbain et 13 autres suburbaines. Cela va sans dire que 150 postes d'observation sont installés pour appuyer le travail qu'effectuent en profondeur les unités du GGN afin de sécuriser les axes routiers et les monts boisés de la région. Interrogé en marge de la présentation du bilan annuel de 2009, M. Athmane dit que 134 443 services, toutes interventions et opérations confondues, ont été enregistrées, avec en sus 171 886 procès-verbaux établis. Et si le GGN a constaté 1 496 affaires durant l'année écoulée, dont 124 crimes et 1 372 délits, soit une baisse de 5% des dossiers traités et liés à la criminalité globale, c'est surtout grâce au déploiement continu des unités sur le terrain, la lutte sans relâche contre les associations de malfaiteurs dans cette région où pullulent notamment le vol de cheptel, l'atteinte à la propriété agricole et les coups et blessures volontaires (CBV). Bilan des opérations : 1 890 personnes arrêtées dont 41 femmes. Un phénomène curieux tant cette région est réputée pour son caractère conservateur. Mais sa liaison avec les régions limitrophes à Djelfa, comme à Aïn Ousséra, propulse les réseaux de trafic de tous genres, y compris de drogue, d'armes, de monnaie et de voitures. Au chapitre des personnes recherchées en vertu des mandats de justice, 1 603 individus ont été présentés devant les tribunaux, dont 124 ont été placés sous mandat de dépôt. Les affaires inhérentes aux lois spéciales, à savoir 2 101 cas, soit une augmentation de 28% par rapport à 2008, émergent dudit bilan dont Liberté détient une copie. M. Athmane se réjouira également au plan des identifications : 45 838 personnes passées au fichier, dont 162 vérifiées positives, 4 armes non répertoriées et 10 voitures activement signalées et recherchées pour des motifs divers. M. Athmane signalera, toutefois, que les cas de la violence dans les stades sont récurrents à Médéa, même si le club local n'évolue pas dans une division supérieure, alors que les 5 cas d'émeutes enregistrées sont tous dus au manque de routes, d'éclairage public, d'installation des ralentisseurs et de logements sociaux. Des émeutes qui ont été, fort heureusement, dénouées grâce au contact et au dialogue avec les représentants des populations locales.