Le joueur de la Juventus de Turin, Lamine Sissoko, estime que l'Algérie a les moyens d'aller loin dans cette CAN et peut même créer la surprise. Liberté : La défaite d'aujourd'hui contre l'Algérie n'a-t-elle pas compromis vos chances de qualification au prochain tour ? Lamine Sissoko : Nos chances demeurent toujours intactes pour la qualification au prochain tour, car il suffit qu'on gagne le Malawi, en espérant un faux pas de l'Algérie contre l'Angola, et nous voilà en quart de finale. Cela dit, le match a été très disputé face à une bonne équipe algérienne qui nous a surpris par son jeu et sa combativité. Cette équipe recèle de bons joueurs, et je lui souhaite un bon parcours lors de cette CAN. Qu'est-ce qui n'a pas marché pour le Mali ? Je pense qu'on a bien joué, il manquait ce punch devant les buts pour faire la différence. Le mauvais départ dans cette CAN ne nous a pas arrangés, c'est ce qui explique peut-être cette défaite. Pourtant, tous les spécialistes présents ici à Luanda vous ont donné comme favori en puissance de ce match, surtout après la lourde défaite de l'Algérie face au Malawi ? Le football n'est pas une science exacte. Avant le début de cette CAN, personne ne s'attendait à la défaite de l'Algérie face au Malawi, pourtant elle est là bien réelle et avec un lourd score. Les spécialistes peuvent dire ce qu'ils veulent, mais la réalité du terrain est toute autre. Certes, on était les favoris, finalement on est tombé face à une équipe algérienne très courageuse. Je sais que la déception sera grande au sein de la population malienne, mais que voulez-vous, c'est cela la CAN, avec ses déceptions, ses joies et ses surprises. L'Algérie vous a-t-elle surpris par son jeu ? Je l'ai suivie il y a quelques mois sur la télévision, elle a du caractère et du talent. Aujourd'hui, elle a été vraiment en confiance, elle joue beaucoup mieux au ballon par rapport à celle que j'ai rencontrée en France en 2008 lors d'un match amical à Toulon le jour où j'étais blessé. Il faut comprendre que le football moderne se joue sur de belles pelouses, ce qui n'était pas le cas pour les deux équipes aujourd'hui, car elles ont souffert de la très mauvaise qualité du gazon. Vous remettez donc en cause l'état du terrain qui ne vous a pas arrangés ? Ce n'est pas pour justifier la défaite, mais tout le monde l'aura remarqué, cette pelouse est très dangereuse pour les joueurs. D'ailleurs, plusieurs joueurs s'y sont blessés. On ne peut courir le risque sur cette pelouse, c'est un véritable champ de patates. Il y a autre chose. Allez-y… Ce n'est pas pour critiquer l'arbitrage qui était bon durant ce match, mais je veux souligner une chose : il faut que les membres de la commission d'arbitrage de la CAF parlent un peu avec les arbitres. Nous sommes des humains comme eux, on a le droit de communiquer avec eux sur le terrain, les arbitres doivent comprendre cela, ce n'est pas parce qu'on dit à l'arbitre qu'il n'y a pas de faute qu'il donne un carton jaune, c'est faux. À ce rythme-là, on risque de se retrouver sans joueurs d'ici la fin de cette CAN.