Les deux équipes ont préféré faire circuler le ballon, faire écouler le temps, pour se retrouver ensemble en quarts de finale. C'est là un constat indéniable mais qui ne saurait être interprété pour un refus de jouer. Saâdane avait assuré la veille dans les coulisses que l'Algérie se qualifierait même en cas de match nul contre l'Angola car disait-il : “Je suis convaincu que le Mali va battre le Malawi.” Ce qui s'est produit en effet avec le succès facile des Maliens devant les Malawites sur le score de trois buts à un. Classée seconde du groupe A, derrière l'Angola, l'Algérie gagne son sésame pour les quarts de finale grâce à un goal average particulier favorable par rapport au Mali, et ce, conformément à la réglementation de la CAF au sujet des cas où deux équipes sont à égalité de points. Au prochain tour, les Verts seront opposés au premier du groupe B, dominé par la Côte d'Ivoire mais qui doit attendre le résultat du dernier match Ghana-Burkina Faso pour savoir si elle demeure à la tête du groupe. Donc, il faudra désormais attendre le déroulement du match Ghana-Burkina Faso pour connaître le prochain adversaire des Algériens en quart de finale. Cependant, une chose est sûre, la confrontation se déroulera à Cabinda, ville distante de 400 km de la capitale Luanda, et qui a été le théâtre de l'attaque armée contre l'équipe du Togo à la veille du début de la CAN. En attendant, le match prévu le 24 janvier prochain à Cabinda, les Algériens réalisent là leur premier objectif fixé avant le départ pour la CAN : passer le premier tour. Les Verts ont les moyens de faire mieux et bousculer la hiérarchie africaine ? Eu égard à la prestation d'hier, l'EN mérite en tout cas la qualification au prochain tour. Les camarades de Yebda, étincelants encore une fois, ont su parfaitement gérer la partie réduisant pratiquement à néant l'effet de cette équipe angolaise, pour laquelle, il faut le dire, un nul suffisait pour assurer la qualification. Du reste, les meilleures occasions du match ont été algériennes et avec un peu plus de culot, il est fort à parier que les Algériens avaient largement les moyens de vaincre les Angolais sur leur terrain fétiche. Seulement voilà, lors du match d'hier, les calculs ont primé devant le jeu. Les deux équipes ont préféré faire circuler le ballon, faire écouler le temps, pour se retrouver ensemble en quart de finale. C'est là un constat indéniable mais qui ne saurait être interprété pour un refus de jouer. La perspective de disputer un quart de finale et la nécessité de gérer une compétition comme la CAN ont amené les deux coaches à privilégier le résultat au détriment de la manière. Seul le résultat compte, clame Saâdane à l'isse de la rencontre. Ce premier objectif atteint va certainement libérer les joueurs qui étaient plutôt crispés et atteints par la défaite de la première rencontre contre le Malawi. Ils ont eu un sursaut d'orgueil salutaire contre le Mali, mais la peur d'un échec étant toujours là jusqu'au coup de sifflet final de la rencontre d'hier. D'ailleurs à voir de près le mérite des Algériens, c'est d'avoir battu l'équipe la plus forte sans doute dans ce groupe et l'adversaire le plus dangereux en l'occurrence le Mali. C'est en vertu de cette performance que l'Algérie se hisse dans le gotha des huit meilleures équipes africaines en attendant mieux. C'est là une bonne récolte qui mérite d'être savourée pendant les six jours qui nous séparent des quarts de finale !