Les parts des capitaux détenus par ces sociétés seront révisées à la baisse. La nature des contrats signés fera également l'objet d'une refonte substantielle. Les conditions socioprofessionnelles des travailleurs, comme d'ailleurs la méthode de recrutement et la nature des contrats de travail, seront aussi concernées par ces mesures. Le catering, un créneau essentiellement basé sur la livraison et l'approvisionnement des entreprises, de grandes sociétés, de ministères, des ambassades et autres clients, y compris dans le secteur de l'hôtellerie, sera le premier touché par ces décisions. Un ménage qui n'épargnera aucune société sous quelque prétexte soit-il dès qu'il s'agit de réhabiliter le caractère algérien de certaines de ces entreprises qui activent sous le couvert du principe légal “de droit algérien” alors que les capitaux investis, comme d'ailleurs le bénéfice, proviennent et vont dans des banques internationales. Du coup, les entreprises étrangères pourraient être soumises aux mêmes conditions que les franchises mondiales labellisées et qui veulent être établies en Algérie. La décision gouvernementale serait justifiée par un constat : d'une situation d'ouverture, l'Algérie passe à une situation de monopole, non pas de l'Etat ou du privé algérien, mais des entreprises étrangères qui desservent les bases de vie au Grand-Sud, comme sur les principaux sites pétroliers de Hassi-Messaoud, de Hassi-R'mel, In Aménas, Skikda, Adrar et autres sites éloignés, mais aussi dans les grandes villes comme Alger, Annaba, Oran et Constantine. Les sociétés spécialisées dans le catering devront miser gros pour voir leurs contrats maintenus à la lumière d'une décision de lever le monopole, d'une part, et de revoir de fond en comble les termes des contrats afin que la partie algérienne détienne au moins 51% et plus des capitaux de ces entreprises, sauf s'il s'agit de franchises. Ces dernières n'investissent pas uniquement dans la prestation, la restauration collective sous contrats. Elles occupent des terrains plus vastes que ceux pour lesquels elles avaient été introduites au départ. Ces sociétés, qui exercent sur des bases de vie, aux centres de vie du désert algérien et dans les villes principalement commerciales, ont trouvé ce marché tellement juteux qu'elles occupent de plus en plus d'autres créneaux comme l'aménagement de bases de vie, l'importation, les affaires dans le domaine de construction et bien d'autres contrats. Tant mieux si ces sociétés ont apporté une plus-value, notamment dans le secteur de l'emploi ! Du reste, on ne voit aucun savoir-faire spécifique, d'où l'absence de la valeur ajoutée, sachant que leurs personnels sont tous issus de nos prestigieuses écoles d'hôtellerie et de restauration, d'instituts de comptabilité et de finances, sans compter la sous-traitance en matière de sécurité avec les entreprises nationales et privées. Les CDI, les CDD et la Sécurité sociale L'exemple des sociétés basées au Sud est le plus flagrant, notamment en matière de recrutement et de salaires. Des contrats à durée déterminée (CDD) aux contrats à durée indéterminée (CDI) en passant par des contrats semestriellement et annuellement renouvelables, le gouvernement a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière en agissant sur l'application des lois en vigueur, sachant que des sociétés ne déclarent même pas leurs travailleurs à la Sécurité sociale. En ce sens, au niveau de certaines entreprises, les travailleurs ont souvent manifesté leur colère, car maltraités et mal considérés dès leur recrutement dans les zones industrielles où activent ces sociétés qui se sucrent même dans le secteur de la distribution. Du coup, les sociétés étrangères seront astreintes aux nouvelles conditions et exerceront leur activité d'une manière plus transparente. Il faut signaler que rares sont les entreprises nationales qui occupent ce terrain ou qui sont retenues dans la sous-traitance sous contrats, et ce, malgré le savoir-faire de certains de nos investisseurs et autres spécialistes des prestations de services. Sans généraliser, il est à relever que de grandes entreprises en catering ont été incriminées dans les intoxications alimentaires collectives tant dans les grandes villes qu'au Grand-Sud algérien où les travailleurs ont fait les frais de ces gravissimes bavures. Dans de rares cas, des plaintes ont été déposées contre des traiteurs, eux aussi, responsables de maladies et d'intoxications en milieu professionnel. Simples questions anecdotiques : qui se souvient de l'intoxication enregistrée à l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, il y a près de deux ans ? Ou encore des grèves à huis clos dans le Grand-Sud où la loi du silence est imposée sous menace de représailles ?