L'accès aux crédits sera plus souple. Sur les 50 000 projets de micro-entreprises financés, au 30 juin dernier, par l'agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), 5%, soit plus de 2 500, ont fermé leurs portes. Cette défaillance des entrepreneurs sera prise en charge par le fonds de caution mutuelle et de garantie risques/crédits. Le taux de remboursement moyen national des crédits est estimé à 70%. Plus de 30% de chefs de projets, en revanche, trouvent des difficultés à rembourser leurs créances. Des centaines d'entreprises, créées dans le cadre de ce dispositif, ferment chaque année. Ce qui porte le taux d'abandon de projets à plus de 2%. Ce sont là, les principaux résultats avancés par le directeur général de l'Ansej, M. Mebarek, invité hier au forum d'El Moudjahid. Il estime que le taux de 50% de mortalité de sociétés, qui caractérise les pays développés, n'est pas encore atteint par l'Algérie. Le bilan de 6 années de mise en œuvre de la formule est considéré comme positif par le DG. Depuis le deuxième semestre de l'année 1997, M Mebarek souligne que sur les 168 400 projets éligibles, 97 000 dossiers, soit 58%, sont parvenus au réseau bancaire. Plus de 55 000 ont reçu l'accord de financement des banques, soit 57%. De ce quota, près de 50 000 induisant environ 151 000 emplois directs ont été financés par l'agence pour un investissement de 82 milliards de DA. Sur l'ensemble des projets ciblés, le secteur des services vient au premier rang avec 55%, suivi de l'agriculture 21%, de l'artisanat 10% et de l'industrie des petites transformations essentiellement agroalimentaires avec 8%. En dépit de ces quelques résultats, le dispositif a, toutefois, montré ses limites. “Il a péché par sa configuration et a poussé dans plusieurs cas les jeunes à l'assistanat”, dira le conférencier. Le dispositif Ansej n'a, selon lui, pas encore atteint la plénitude de ses moyens. Une évaluation a été engagée, à ce propos, pour trouver les mesures nécessaires à la levée de contraintes rencontrées par les jeunes prétendants. Le conseil des ministres du 30 juillet dernier, pour rappel, a approuvé des propositions de réaménagements du cadre réglementaire donnant lieu à des décisions importantes pour la formule. L'on peut citer le relèvement du seuil de l'investissement de 4 à 10 millions de DA, le niveau d'apport personnel des jeunes sera désormais de 5% pour les projets dont le coût est égal ou inférieur à 2 millions de DA et de 10% pour ceux qui coûtent entre 2 et 10 millions de DA. Des amendements seront, en outre, apportés à la loi de finances pour 2004, dans le but de prendre en charge des aspects liés à la défiscalisation des véhicules de tourisme lorsqu'ils constituent l'outil principal de l'activité et la franchise de la TVA sur les services. Grâce à cette nouvelle disposition, les décideurs souhaitent rétablir l'“équité entre les jeunes promoteurs et les autres investisseurs”, précisera M. Mebarek. Des aménagements seront également introduits pour entre autres, la révision des mécanismes de couverture des crédits. Ainsi, les banques seront confortées dans la prise de risques liés au financement des micro-entreprises. L'accès au crédit sera, de ce fait, de plus en plus souple. Il faut noter, à ce propos, que les établissements bancaires impliqués n'exigent plus l'hypothèque sur les biens immobiliers comme garantie des crédits accordés aux jeunes promoteurs. Le délai de traitement des dossiers de demande de crédits est arrêté à trois mois au maximum. La durée du crédit est étendue sur 7 ans dont une année de différé qui peut être portée à deux années en fonction de la spécificité du projet. Les échéanciers de remboursement seront établis aussi suivant une périodicité semestrielle, voire annuelle pour certaines activités ayant un caractère saisonnier. À cela, il y a lieu d'ajouter les crédits d'exploitation dont peuvent bénéficier les microentreprises qui leur serviront de fonds de roulement destinés au cycle de production. B. K. À retenir Au 30 juin dernier, 168 400 projets dans diverses activités pouvant générer près de 465 000 emplois directs ont été traités et déclarés éligibles au dispositif. Sur les 82 milliards de DA, investissement nécessaire pour financer les 50 000 projets de l'Ansej, 53 milliards de DA proviennent de crédits bancaires, 15 milliards de DA de crédits sans intérêts à partir du fonds national de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et 14 milliards de DA de fonds propres mobilisés par les jeunes entrepreneurs. Plus de 5 861 projets répartis sur tous les secteurs d'activité, soit 12% de l'ensemble, sont l'œuvre de la composante féminine. Plus de 400 microentreprises sont devenues de véritables PME puisqu'elles ont créé 10 postes d'emploi et plus. L'Ansej a pour projet de lancer, prochainement, le montage des banques de projets régionales ou locales sur la base de monographies des besoins en activité répondant au marché et valorisant les ressources existantes localement. Certaines microentreprises, estime le DG de l'Ansej, ont réalisé un investissement de l'ordre de 250 millions de DA. Une réflexion est engagée pour trouver les solutions permettant la prise en charge des jeunes âgés de plus 40 ans. Une étude à ce sujet est en cours. Les solutions envisagées sont la création d'un nouveau dispositif ou de synergies entre différentes institutions. B. K.