RESUME : Djamel ne se résigne à quitter sa femme et sa fille qu'au moment de l'embarquement. Samia s'était retenue de justesse pour ne pas éclater en sanglots devant son mari. Elle l'aimait et était triste de le quitter… 53eme partie Samia tirant sa fille par la main s'empresse d'embarquer, et se retourne sur la passerelle une dernière fois pour faire un signe à son mari. Une fois à l'intérieur de l'avion, elle donnera libre cours à ses larmes et pleura sans arrêt jusqu'à son arrivée à Rome. Maya s'était endormie fort heureusement. Juste avant l'atterrissage Samia s'était lavée le visage et maquillée. Elle se donna une contenance à toutes épreuves, et à sa descente de l'avion, hormis ses yeux enflés qu'elle avait camouflé derrière des lunettes solaires, personne n'aurait remarqué son air triste. Djamel, de son côté, était rentré tout bonnement à la maison. Il avait fait les grands pas à travers l'appartement vide, puis n'y tenant plus, il avait décidé de se rendre au bureau. Seul le travail l'aidera à surmonter sa peine. Dans les escaliers, il rencontre sa mère qui le toisa d'un air dédaigneux avant de poser la question qui apparemment lui brûlait les lèvres : - Où est-elle donc encore partie ? - Qui elle ? Demande Djamel d'un air indifférent. - Qui ? Mais ta femme pardi. Je t'ai vu l'accompagner ce matin. Elle avait prit un tas de valises avec elle. - Oui. Samia est parti en vacances avec Maya. - Quoi ? - Cela semble t'étonner ! Sa mère porte la main à sa bouche comme pour réprimer une grossièreté. - Mais, mon fils… cela ne se fait pas. - Qu'est-ce qui ne se fait pas ? - Une femme dans notre famille ne part jamais en vacances sans son mari. Tu n'y penses pas. - Arrête ! Djamel, sans s'en rendre compte, avait élevé sa voix. Il baisse la tête, honteux devant sa maternelle, puis la regarde dans les yeux avant de lui répondre : - Tu veux bien arrêter tout cela, mère, s'il te plaît. - Arrêter quoi ? Mes remarques envers ta femme ? Mais tu n'y penses pas, mon fils. Je suis ta mère et la maîtresse de cette maison. Veux-tu que je te rappelle que c'est ta femme l'étrangère ? - Tu ne me rappelleras rien. Ma femme n'est pas une étrangère. C'est la mère de ma propre fille et de ta propre petite-fille. Elle porte mon nom et vit sous mon toit. Pourquoi devrais-je la considérer comme une étrangère ? - Elle restera toujours une étrangère. Quoi qu'il advienne et tant qu'elle ne t'a pas donné un héritier, elle ne sera jamais des nôtres. Y. H. (À suivre)