La compagnie aérienne nationale Air Algérie compte, dès ce mois de février, mettre en place le système de paiement de billets d'avion par Internet. Selon la Société algérienne d'intermédiation et de transactions bancaires (Satim), le projet d'Air Algérie serait en voie de finalisation, et subit actuellement des tests de faisabilité et de performance. Selon la même source, ce mode de paiement sera, dans les prochains mois, élargi à l'entreprise Algérie Télécom pour le règlement des redevances des abonnés à la liaison Internet ADSL, avant son extension à d'autres entreprises avec lesquelles la Satim est en négociation. La société a, également, signé une convention avec le Banque de développement local (BDL) pour l'utilisation de la carte Visa à compter du mois de juillet prochain, la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ayant déjà adhéré au projet. Cette année verra aussi le démarchage de 10 000 commerçants, le lancement de deux sites Web marchands qui prendront en charge le paiement des factures et l'achat des biens et services et l'émission d'une carte électronique pour le péage sur l'autoroute Est-Ouest et les titres de transport métro et tramway. Ainsi, après la NaftalCard, c'est au tour d'Air Algérie de se mettre à la page en proposant aux détenteurs de la carte interbancaire CIB de réserver et d'effectuer le paiement par Internet (paiement électronique) sur le site Web d'Air Algérie. Pour rappel, la Banque extérieure d'Algérie (BEA) a lancé une solution pétrolière dite NaftalCard qui a dématérialisé les bons de carburants (entreprises) et la carte prépayée. Cette carte permet d'offrir aux utilisateurs un moyen de paiement moderne et commode, éliminer le cash, sécuriser les transactions et la détention de fonds au niveau des stations-service. Ces quelques solutions de e-payement sont, certes, les bienvenues, mais peut-on parler, à ce stade, de e-commerce ? Peu sûr, car le marché du e-commerce en Algérie se limite, actuellement, à des achats effectués par des étrangers munis d'une carte bancaire internationale. Pourtant, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Hamid Bessalah, avait annoncé, lors du Salon des technologies de l'information Med-IT2009, la modification de la loi sur les télécommunications. Cette révision du cadre juridique répondait, selon lui, aux exigences dictées par le besoin de développer une économie numérique en Algérie et d'édifier une société de l'information dans lesquelles le e-commerce, notamment, ne sera pas simplement une vague notion. Cependant, le constat établi par les spécialistes relève qu'au-delà du cadre législatif, le développement du commerce en ligne en Algérie est freiné par le retard du pays dans l'utilisation d'Internet et les systèmes de paiement. Tous les Algériens n'ont pas de CIB. En effet, même s'il est concerné de près, le ministère de la Poste et des NTIC avance à petits pas. Selon des chiffres fournis au mois de décembre dernier par la Satim, il y a, depuis le lancement de la carte interbancaire, près de 500 000 cartes, 1 200 distributeurs automatiques de billets (DAB) et guichets automatiques bancaires (GAB) et près de 3 000 terminaux de paiement électronique (TPE) installés principalement auprès des hôtels, pharmacies, restaurants et commerces. Mais, jusqu'à présent, les opérations se focalisent dans les retraits et non les paiements par carte bancaire. Et si la réforme en cours du système bancaire devrait apporter des solutions à la sécurisation des systèmes de paiement, il restera fatalement la problématique du retard dans l'utilisation d'Internet induite par le manque d'infrastructures capables d'assurer le haut débit et la couverture maximale du territoire. Par ailleurs, on a recensé très peu de véritables sites de e-commerce en Algérie, capables d'effectuer des transactions de paiement en ligne. Dans un environnement bancaire en perpétuelle évolution, donnant naissance à l'élaboration de nouveaux moyens de paiement, l'Algérie devra, vaille que vaille, vulgariser cet outil. Ce service est d'actualité et permettra de développer l'économie nationale, notamment le tourisme. Le touriste ayant choisi l'Algérie comme destination préférée fera tout avec sa carte monétique : la réservation pour le voyage, dans les hôtels, ses courses chez le petit artisan, il peut le faire avec une simple carte électronique. Mais pour cela, un travail colossal reste à faire. À commencer par la mise en œuvre efficace de la stratégie e-Algérie 2013.