Stade Chiazi (Cabinda). Affluence nombreuse. Pelouse en mauvais état. Arbitrage : Eddy Maillet (Seychelles) 1er assistant : Mankouande Evarist (Cameroun) 2e assistant : Manuel Candido Inancio (Angola). 4e arbitre : Djaoupe Kokou (Togo) Commissaire du match: Omar Sey (Gambie). Buts : Algérie : Matmour (40), Bougherra (90+1), Bouazza (93) Côte-d'Ivoire : Kalou (4), Keita (89) Avertissements : Algérie : Bougherra (3), Antar Yahia (71), Matmour (105) Côte-d'Ivoire : Yaya Touré (120) Algérie : Chaouchi, Bougherra, Belhadj, Halliche, Antar Yahia (Raho 85), Mansouri, Yebda, Meghni (Bouazza 91), Matmour, Ziani (Abdoun 106), Ghezzal. Entraîneur : Rabah Saadane Côte-d'Ivoire : Barry Boubakar, Kolo Touré, Zokora (Dindane 96), Yaya Touré, Kalou (Keita 83), Tiote (Faé 72), Gervinho, Drogba, Tiene, Demel, Bamba. Entraîneur : Vahid Halilodjic. Pour une entrée en matière face à une grosse cylindrée continentale, les Verts ne pouvaient pas attendre pire. Visiblement encore spectateurs au lieu d'être joueurs, les protégés de Rabah Saâdane encaisseront ainsi un but à froid. On jouait à peine la quatrième minute lorsqu'à l'issue d'une superbe séquence de jeu intense effectuée suite à une touche de balle entre Salomon Kalou et Yaya Touré, le dernier nommé parviendra à glisser le ballon dans la surface pour Gervinho qui a dévié instantanément pour Kalou. Oublié dans la surface et libre de tout marquage, l'attaquant londonien ajustera alors Chaouchi d'une frappe limpide au premier poteau. Pas encore le temps de mesurer l'ampleur des dégâts face à un adversaire ivoirien qui semblait, à ce moment de la partie, avoir déjà pris option, les Verts auront tout d'abord le mérite de ne pas sombrer et de ne jamais baisser les bras. Reprenant petit à petit du poil de la bête, la sélection nationale put, d'ailleurs, mesurer au fil des minutes que cette équipe des Eléphants n'était pas si impressionnante que cela, notamment en matière de circulation et de possession de balles dans lesquelles les Algériens se montreront plus habiles. Laissant leur complexe s'évaporer comme s'est évaporée du reste la présumée supériorité des Ivoiriens, les Verts iront titiller le keeper Barry à la demi-heure de jeu à la faveur d'un centre aérien rentrant de Belhadj sur lequel le dernier rempart adverse ira chercher au prix d'un plongeon aussi spectaculaire qu'efficace. Deux épithètes dont s'inspirera Matmour pour remettre les pendules à l'heure à la 40e minute de jeu grâce à un joli ballon en profondeur de Bougherra, que le sociétaire du Borussia Mönchengladbach utilisera de la meilleure des manières en effaçant, d'un contrôle orienté, la paire Bamba-Tiote avant de battre Barry d'un joli tir de l'entrée de la surface, poteau rentrant. Beaucoup plus entreprenants en seconde période, les Algériens laisseront aux vestiaires leur habit de challengers qu'ils ont troqué contre celui de donneurs de leçons. Impressionnants de maîtrise technique, les protégés de Rabah Saâdane feront tourner en bourrique des Ivoiriens impuissants, mais surtout surpris par tant de générosité dans l'effort, de supériorité et de panache d'héroïques Algériens. Mais à l'instar de ce ratage de Matmour à la 68', alors qu'il s'était présenté seul face au liftier ivoirien, nos compatriotes manqueront d'un brin de réussite, contrairement à des Eléphants complètement transparents dans le jeu, mais qui finiront par frapper, cruellement et impitoyablement, au moment fatidique, à la faveur d'un but venu d'ailleurs d'Abdelkader Keïta, dont la frappe du gauche est allée nettoyer la lucarne droite d'un Chaouchi impuissant (89'). Fatidique, croyait-on… avant que ce Magic de Bougherra ne réussisse un vrai miracle en égalisant dans les arrêts de jeu par un subtile heading successif à un centre parfait de Belhadj. Le vent venait de tourner, alors que les prolongations annonçaient une prorogation de suspense d'au moins trente minutes supplémentaires ! La supériorité n'était plus ivoirienne, mais plutôt algérienne. Une supériorité transcrite sitôt au tableau d'affichage par un troisième but signé Bouazza qui, d'une tête piquée au second poteau suite à un caviar de Ziani, placera l'Algérie dans le meilleur couloir menant aux demi-finales. Héroïquement, les coéquipiers du téméraire Chaouchi, après avoir forcé le destin et l'inversé d'une manière incroyable, et qui fait déjà partie de la légende de la coupe d'Afrique, garderont d'ailleurs cet avantage définitif jusqu'au coup de sifflet libérateur de M. Maillet, libérant de la plus belle des manières tout un peuple désormais convaincu que cette EN, qui a limité le rôle du mondialiste ivoirien à un simple faire-valoir du week-end, peut aller au bout du rêve de toute une génération.