Une rencontre consacrée à l'élaboration des stratégies et politiques nationales de réduction du risque du VIH sida, chez les usagers de drogue injectable, aura lieu du 8 au 10 de ce mois à Rabat, au Maroc. C'est ce qu'annonce un communiqué de presse signé par le Dr Adel Belloum, secrétaire général de l'association Anis de lutte contre les IST sida, et de promotion de la santé, lequel représentera l'Algérie durant cette rencontre à Rabat. “En Algérie, il n'existe pas d'actions de prévention ciblant ce groupe à risques. Il faut mettre en place des stratégies visant la réduction des risques de transmission du VIH sida.” En fait, le point sera mis sur l'information des usagers de drogue injectable, sur les risques du partage et la mise à leur disposition d'outils de prévention ainsi que l'accompagnement et l'insertion psycho-sociale. L'élaboration concerne la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). L'initiative revient à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et au réseau d'experts et organismes de réduction du risque dans la région Mena (Menahra), et ce, en collaboration avec les ministères de la Santé et les offices de lutte contre la drogue des pays participants. Selon des recherches effectuées il y a trois ans par le programme commun de lutte contre le sida des Nations unies (Onusida) auprès des usagers de drogue dans trois villes algériennes (Oran, Alger et Annaba), il devient impératif que l'Algérie trouve une riposte à ce fléau qui prend de l'ampleur. D'après l'enquête, 49% des consommateurs de drogue utilisent la voie injectable, un total de 41% partagent les seringues et sont les plus susceptibles à la contamination du VIH sida et l'hépatite C. Les plus “généreux” au partage sont évalués à 49% à Annaba, à 46% à Alger et à 30% à Oran. L'usage de drogue de tous genres prend des proportions alarmantes, selon la même enquête de l'Onusida : la consommation de psychotropes concerne 97% des consommateurs interrogés, soit 99% à Annaba, 98% à Alger et 94% à Oran. Le cannabis est consommé par 93% d'usagers avec, à Alger, un taux de 96%, à Oran 95% et à Annaba de 87% de consommateurs. Concernant les drogues dures, la cocaïne est à 35% et l'opium à 23,5% de consommateurs.