Le dénombrement international des espèces d'oiseaux migrateurs, qui s'est déroulé récemment sous la houlette des services de la conservation des forêts de Médéa, a mis en relief la particularité des principaux plans d'eau où nichent chaque hiver d'importantes communautés d'oiseaux à travers la wilaya. La variété de la flore qui pousse dans la région steppique, la disponibilité de quantités de nourritures et la douceur du climat à proximité des plans d'eau, sont des facteurs favorables à l'arrivée de nombreuses espèces. Pas moins de deux barrages sont considérés comme des zones humides eu égard à la richesse de leur faune et au nombre d'espèces d'oiseaux qui y vivent. Le grand barrage de Boughezoul est, à lui seul, un ouvrage essentiel pour l'équilibre de l'écosystème et dans la préservation du milieu steppique. Cet ouvrage est une destination privilégiée des oiseaux migrateurs qui y transitent pendant la période hivernale, trouvant dans la zone de la nourriture en abondance et une végétation variée composée de tamaris, d'eucalyptus, d'acacia, de pissenlit, de camomille sauvage, etc. Parmi les populations d'oiseaux qui fréquentent l'endroit, l'on a recensé quelque 3 575 canards souchets, 3 117 foulques macroules, 2 811 sarcelles d'hiver et d'autres variétés tels que le canard siffleur, le canard colvert, le fuligule milouin, le flamand rose, le tadorne de belon, etc. Par contre, le second plan d'eau, de moindre envergure, est celui de Ladrat, près de la ville d'El-Omaria, créé il y a plus de 20 ans, mais qui est exposé au risque réel de pollution du fait du déversement des eaux usées de l'agglomération située en amont. On signale auprès des services des forêts qu'en dépit des cas de braconnage constatés, la population faunistique ne cesse d'augmenter jusqu'à atteindre des proportions alarmantes pour les riverains. Au nombre des espèces, la population de sangliers qui a grandement proliféré au cours de ces dernières années jusqu'à constituer une menace grave sur les cultures et les récoltes, phénomène qui a contraint les agriculteurs de la région à solliciter les autorités pour l'organisation de battues administratives.