à la veille de la tenue d'une seconde réunion informelle dans la banlieue de New York, entre le Maroc et le Front Polisario, sur l'avenir du Sahara occidental, destinée à préparer un 5e round de négociations directes, le coordonnateur avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M. M'hamed Kheddad a fait part dans cet entretien des attentes des autorités sahraouies. Les négociations directes butent depuis le 4e round de mars 2008, même si elles ont repris avec la réunion informelle d'août dernier, en Autriche. Quelles sont les attentes des Sahraouis des pourparlers informels de mercredi et jeudi ? ll M'hamed Kheddad : Nos attentes sont celles de la communauté internationale, c'est-à-dire, la parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, par la voie de la démocratie, à travers la tenue d'un référendum d'autodétermination permettant au peuple sahraoui de décider librement de son devenir. Nous allons à cette réunion avec la meilleure disposition pour aller de l'avant et faciliter le travail des Nations unies pour le succès de cette rencontre. Il faut espérer que la partie marocaine, qui continue dans son intransigeance et son entêtement à compliquer la tâche de l'Envoyé personnel du SG des Nations unies au Sahara occidental, revienne à de meilleures intentions. Pour notre part, nous nous présenterons à ce rendez-vous pour contribuer à l'instauration d'un climat de confiance et de sérénité malgré les complications orchestrées par l'autre partie. Nous pensons à la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, à travers notamment, le cas de 7 militants sahraouis des droits de l'homme incarcérés et celui de Mme Aminatou Haider. Justement, est-ce que la question des droits de l'homme sera-t-elle évoquée lors de cette seconde réunion informelle ? ll Absolument. La question des droits de l'homme ne doit pas être mise de côté lors des pourparlers, sans quoi on ne peut avancer dans les discussions. M. Ross a été clair là-dessus. Il a déclaré récemment que ce volet sera au centre des débats. La délégation sahraouie va saisir cette opportunité pour appeler à la libération des militants sahraouis incarcérés au Maroc. Par ailleurs, nous allons encore demander l'inclusion d'un mécanisme au sein de la Minurso, qui prenne en charge la question des droits de l'homme. C'est du reste, une demande réaffirmée, maintes fois, par la majorité des membres du Conseil de sécurité, les nombreuses associations internationales de soutien au peuple sahraoui, mais aussi par des parlements et partis politiques à l'échelle internationale. Nous souhaitons seulement que le Maroc, qui s'oppose à cette demande, revienne à de meilleurs sentiments et accepte que la Minurso supervise aussi la question des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés . Pensez-vous que, cette fois-ci, M. Ross parvienne à débloquer la situation dans le respect de la résolution 1871 du Conseil de sécurité ? ll M. Ross fournit de grands efforts dans ce sens. Nous lui réaffirmons notre disposition à coopérer avec lui pour que ce conflit connaisse des avancées notables. Après cette rencontre, le Front Polisario ira avec les mêmes bonnes intentions à un 5e round de négociations directes et demande à la communauté internationale de tout faire pour que le Maroc s'engage sérieusement dans le processus de négociations qui puisse aboutir à une solution du conflit qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Parce que toute autre action, basée sur la diversion et les tergiversations, ne fait que compliquer le règlement de la question sahraouie.